Asthme : bénéfice confirmé de l’immunothérapie sublinguale
Une nouvelle étude nationale, dont les résultats ont été publiés dans The Lancet, a permis d'évaluer l’efficacité de l’immunothérapie sublinguale liquide dans la rhinite et l’asthme.
Les résultats positifs de l’étude nationale EfficApsi viennent d’être publiés dans The Lancet (Demoly P et al. The Lancet Regional Health - Europe 2024 ; 41: 100915). Cette étude visait à évaluer l’efficacité de l’immunothérapie sublinguale liquide dans la rhinite et l’asthme. "C’est la plus grande étude française de cohorte longitudinale et rétrospective jamais réalisée en vie réelle sur ce sujet", rappelle le Pr Pascal Demoly (CHU de Montpellier, ancien président de la Société française d’allergologie (SFA), premier signataire de cette publication). Ce travail est basé notamment sur l’exploitation de la base de données du Système National des Données de Santé (SNDS).
Cette étude a porté sur environ 110 000 patients âgés de cinq ans et plus souffrant de rhinite allergique, avec ou sans asthme, traités par immunothérapie allergénique sublinguale sous forme liquide fournie par le laboratoire Stallergènes et par des médicaments symptomatiques. Ils ont été comparés à 330 000 témoins souffrant des mêmes pathologies et traités uniquement par des médicaments symptomatiques.
"Durant les neuf années de suivi en moyenne des patients, l’étude EfficApsi a permis de conclure à une baisse de 38% du risque de survenue d’un asthme par rapport au groupe témoin et de 36% du risque d’aggravation d’un asthme préexistant. Au total, l’immunothérapie allergénique liquide sublinguale réduit donc de plus d’un tiers le risque d’apparition ou d’aggravation d’un asthme", conclut le Pr Demoly.
Pour la Dre Séverine Fernandez (La Ciotat, présidente du Syndicat français des allergologues), "cette étude a permis de passer d’une médecine empirique à une médecine basée sur des preuves, appuie la reconnaissance de la pratique des allergologues et conforte la création de la spécialité en 2017. Ces données soulignent l’importance de prendre en charge dès que possible les patients souffrant d’une rhinite allergique avec indication d’immunothérapie allergénique, ainsi que les patients asthmatiques allergiques dans le but d’en réduire le délai qui est actuellement de sept ans en moyenne".
Le Dr Julien Cottet (allergologue à Chartres et vice-président de la Société française d’allergologie), précise que "ces résultats robustes issus d’une méthodologie innovante apportent la preuve irréfutable de l’impact direct de l’immunothérapie allergénique sur la progression de la maladie allergique et vont alimenter notre réflexion pour la rédaction de prochaines guidelines françaises".
Références :
Source : D’après une conférence de presse de Stallergènes (21 juin)
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Isa C
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