FMC : 10 points clésDysfonction érectile

La dysfonction érectile est en soi un marqueur indépendant de maladie cardiovasculaire. Elle reflète l’augmentation du risque d’artériopathie, de coronaropathie, d’AVC.

Dr Philippe Massol
  1. 01
    Point formation n°1

    La fonction sexuelle normale est l’interaction entre des facteurs neurologiques, hormonaux, psychologiques et vasculaires. La dysfonction endothéliale est le dénominateur commun entre les maladies cardiovasculaires et la dysfonction érectile.

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    Les facteurs de risque sont bien connus : le tabac, l’hypertension artérielle (HTA), le diabète, les dyslipidémies.

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    Les vaisseaux péniens athérosclérotiques, mesurant 1 à 2 mm de diamètre, seraient symptomatiques avant les vaisseaux de plus gros diamètre (coronaires, carotides, artères fémorales) et ainsi permettraient de prédire une maladie cardiovasculaire encore asymptomatique.

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    La dysfonction érectile ne doit donc pas être considérée comme un simple symptôme mais comme un signal « sentinelle » qui annonce la présence d’une maladie cardiovasculaire asymptomatique, avec un délai d’apparition des symptômes cardiovasculaires élargis de deux à cinq ans. Ce caractère prédictif est plus important dans une population d’hommes de 40 à 49 ans que dans une population plus âgée.

  5. 05

    Les patients diabétiques sont particulièrement concernés par la dysfonction érectile. L’incidence de ce symptôme atteint 35 à 90 % des patients et plus de 65 % des sujets diabétiques de plus de 40 ans. Il apparaît environ dix ans plus tôt que dans la population non diabétique. Il est alors plus sévère, avec un retentissement important sur la qualité de vie.

  6. 06

    Chez tous ces patients, le changement de mode de vie est associé à une amélioration du risque cardiovasculaire et de la fonction érectile. Ces mesures comprennent les mesures classiques de prévention cardiovasculaire. Chez les patients à haut risque, la stabilisation cardiovasculaire est prioritaire.

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    Certains traitements peuvent induire une dysfonction érectile (bêtabloquants non cardiosélectifs, diurétiques thiazidiques), ils doivent être remplacés si possible.

  8. 08
    Point formation n°8

    Disponible depuis 1999 en Europe, le sildénafil a représenté une avancée majeure pour la prise en charge des troubles de l’érection. Près de vingt ans plus tard, et malgré des déclinaisons et plusieurs améliorations autour du mode de fonctionnement des inhibiteurs de la phosphodiestérase (IPD5), peu de réelles avancées ont eu lieu. Mais cette situation pourrait évoluer avec des avancées dans deux nouveaux modes de traitement, non médicamenteux : lithotritie extracorporelle et thérapie cellulaire.

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    Le Tocefi (Traitement par ondes de choc extracorporelles à faible intensité) est destiné à libérer les facteurs de croissance et à stimuler la néovascularisation de la verge en délivrant des ondes de choc de faible intensité. Si les premiers résultats semblent prometteurs, notamment vis-à-vis de la durée d’action (supérieure à celle des IPD5), il reste encore à bien comprendre les mécanismes d’action et les résultats à plus long terme de cette thérapie.

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    Concernant les avancées en thérapie cellulaire, l’heure est encore à la recherche fondamentale. Injecter des cellules souches dans les corps caverneux de la verge est, selon les spécialistes, l’une des voies les plus prometteuses et les plus innovantes pour la prise en charge de la dysfonction érectile…

Références :

– Rizk J, et al. Dysfonction érectile: prodrome de risque cardiovasculaire, angor de verge. Rev Prat 2013;63:241-3.
– Faix A. Dysfonction érectile et nouveaux traitements actuels et à venir. 110e Congrès de l’AFU, table ronde, 17 novembre 2016.

Dr Philippe Massol : journaliste, egora.fr, Egora l'Hebdo-Panorama du médecin, Global Média Santé. Il déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.