
Quatrième année d'internat de médecine générale : les syndicats dénoncent "le manque de respect" d'une "réforme bâclée"
Alors que les internes de médecine générale sont appelés à la grève ce mercredi 29 janvier pour demander le report de la réforme de la 4e année du DES de la spécialité, les syndicats séniors ont publié à leur tour un communiqué pour dénoncer "l'impréparation" de cette réforme.

Une réforme "bâclée", "toujours en chantier" et une "absence d'organisation [qui] témoigne d'un manque de respect indiscutable envers les internes, mais aussi les maitres de stage universitaire, les enseignants de médecine générale et les patients". Dans un communiqué du 26 janvier, MG France, la CSMF, le SML, la FMF, l'UFML et Reagjir apportent leur soutien aux internes de médecine générale qui feront grève et manifesteront ce mercredi 29 janvier à Paris. A l'appel de l'Isnar, ils demanderont le report de la mise en œuvre de la 4e année du DES de la spécialité.
"Les futurs généralistes ont raison de s'alarmer", appuient les syndicats. "Pourtant actée depuis 2 ans et alors que sa mise en place est prévue dans 1 an [en novembre 2026, NDLR], aucun cadre réglementaire n’a encore été défini pour cette année supposée enrichir la formation des futurs généralistes", dénoncent-ils. Les conditions de formation, les moyens alloués, les modalités pédagogiques ne sont, à ce jour, "pas définis", regrettent-ils, les décrets d'application se faisant toujours attendre.
Interpelé à ce sujet ce lundi 27 janvier, le ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, tient le cap d'une mise en application en novembre 2026 et promet une publication des décrets au printemps. Il a également annoncé le lancement d'une mission sur le statut de docteur junior, confiée à Guillaume Bailly, ancien président de l'Isni.
Les modalités de rémunération du docteur junior de médecine générale font en effet partie des zones grises de cette réforme. Les syndicats, qui rappellent que la 4e année "doit répondre à un objectif de professionnalisation", jugent "indispensable" que la rémunération des futurs docteurs juniors "se calque sur le même modèle que leurs aînés, afin de les préparer au mieux à la transition vers leur exercice futur : une rémunération mixte, associant base salariale et part variable à l’activité". "Ce mode de rémunération novateur permet de garantir une stabilité sécurisante pour ces internes, tout en valorisant l’activité de soins qu’ils réalisent auprès des patients", argumentent-ils.
Le communiqué soulève une autre inquiétude : celle de MSU en nombre insuffisant pour "accueillir et encadrer" ces futurs généralistes. La "tentation" serait alors de rediriger "par défaut" les internes de 4e année vers les services hospitaliers, alertent les syndicats, qui veulent à tout prix écarter cette option.
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