Pollution de l’air : le carbone suie identifié comme facteur indépendant de cancer pulmonaire

25/03/2021 Par Marielle Ammouche
Santé publique
La nocivité de la pollution de l’air et des particules fines sur la santé, - et, en particulier, sur la survenue de cancers -, a déjà été clairement établie dans de nombreuses travaux. Cependant, "le terme de particules fines constitue une 'boîte noire' : tous les composés de ces particules n’ont probablement pas le même impact sur le risque de cancer", précise l’Inserm.

  Pour en savoir un peu plus sur les différents composés de cette pollution, et préciser quels produits sont les plus nocifs, des chercheurs français (Inserm, Université de Rennes 1, École des hautes études en santé publique, Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), se sont intéressés au carbone suie (ou « black carbon »), un constituant des particules fines issu de combustions incomplètes notamment liées au trafic automobile, qui a été pointé du doigt par l’organisation mondial de la santé (OMS) comme ayant un impact général délétère sur la santé. Pour mieux analyser ses effets, les scientifiques se sont fondés sur les données de la cohorte Gazel (20 000 participants depuis 1989 dont on connait le lieu de résidence, ainsi que les différents facteurs de risque de cancer, permettant ainsi d’éliminer les facteurs confondants). Les auteurs ont alors mis en évidence un lien statistique entre carbone suie et risque de cancer : plus les niveaux d’exposition au carbone suie au domicile des participants étaient élevés, plus le risque de cancer du poumon était accru – et ce, indépendamment du niveau d’exposition aux particules fines. Le sur-risque s’élevait jusqu’à environ 20% en cas de forte exposition, par rapport aux personnes les moins exposées, pour l’ensemble des cancers ; et même jusqu’à 30 % pour le cancer du poumon.

La question de la prévention se pose alors. « Au niveau individuel, il est difficile de recommander des mesures qui peuvent être prises pour limiter l’exposition au carbone suie des particules de l’air ambiant. Néanmoins, il est possible d’ajuster les politiques publiques si l’on arrive à montrer quels sont les polluants les plus nocifs dans la pollution de l’air. Nous espérons donc que nos résultats participeront à étendre les connaissances pour orienter et affiner ces politiques, par exemple en prenant des mesures spécifiques contre le carbone suie qui vient principalement du trafic automobile », souligne Bénédicte Jacquemin, principale auteure de cette étude. L’équipe souhaite désormais continuer ses analyses sur le carbone suie, mais également étudier l’effet sur la santé d’autres polluants spécifiques, notamment les métaux.  

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Michel Rivoal

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