La pollution atmosphérique plus dangereuse que le tabac ?

16/03/2020 Par F.M.
Pneumologie
Une récente étude montre que la pollution de l’air diminue l’espérance de vie globale de 3 ans. Cet excès de mortalité s’explique notamment par des cardiopathies ischémiques, des AVC, des infections respiratoires ou encore des maladies non transmissibles (diabète, hypertension).

Trois années de vie perdues : c’est ce que coûte la pollution atmosphérique au terrien moyen, d’après un article publié le 3 mars dans Cardiovscular research par une équipe de chercheurs allemands du German Center for Cardiovascular Research. « La pollution de l’air et le tabagisme sont évitables, mais au cours des dernières décennies, on a accordé beaucoup moins d’attention à la pollution de l’air qu’au tabagisme, en particulier chez les cardiologues. L’impact de la pollution atmosphérique sur les maladies cardiovasculaires et autres maladies non-transmissibles a été considérablement sous-estimé », regrette Jos Lelieveld, premier auteur de l’étude.

En effet, les chercheurs estiment que 7.1 à 10.4 millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l’air pour 2.9 ans d’espérance de vie globale perdue, contre 2.2 ans d’espérance de vie globale perdue par le tabac, qui est responsable de 7.2 millions de morts (d’après l’OMS). Cette estimation de la mortalité liée à la pollution atmosphérique recoupe d’autres recherches aboutissant aux mêmes conclusions, renforçant ce résultat fort. Pour évaluer l’impact de la pollution aérienne sur l’espérance de vie, les scientifiques ont appliqué à un nouveau modèle de mortalité globale lié à la pollution atmosphérique les données de l’année 2015 sur l’exposition aux microparticules de diamètre inférieur à 2.5 μm et à l’ozone.   Les « deux tiers » des décès prématurés imputables à la pollution atmosphérique La pollution de l’air peut altérer les vaisseaux sanguins, entraînant une élévation de la pression artérielle, du risque de diabète, d’AVC, de crises cardiaques et d’insuffisances cardiaques. Cependant, la manière dont les polluants atmosphériques impactent l’organisme n’est pas connue dans le détail. Mais ne vous y trompez pas : « les deux tiers environ des décès prématurés sont imputables à la pollution d’origine humaine, principalement due à l’utilisation des combustibles fossiles » précise Thomas Münzel, responsable de l’étude.

Cette proportion monte à 80% dans les pays riches malgré leur faible pollution comparée à d’autres régions du monde, en raison du grand nombre de décès par maladies chroniques dans ces pays. « La prise de conscience que la pollution de l’air est un risque majeur pour la santé peut contribuer à la volonté d’éliminer progressivement les combustibles fossiles – tout en permettant de réduire le réchauffement climatique » estime Jos Lelieveld. Parmi les causes principales de morts liées à des maladies chroniques chez les victimes de pollution atmosphérique, la cardiopathie ischémique, les infections respiratoires, les AVC et les maladies non-transmissibles (diabète, hypertension artérielle). Seulement 4.7% de la mortalité résultant de l’air pollué est due au cancer du poumon.

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