L'hystérectomie robotisée réduit l'espérance de vie, alerte une étude

05/11/2018 Par Aveline Marques
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Deux études parues dans le New England Journal of Medicine sonnent l'alarme sur cette technique prisée des patientes, car elle permet de ressortir le jour même de l'hôpital.

Aux Etats-Unis, en 2013, 60% des patientes ont opté pour une hystérectomie assistée par robotisation. Cette technique, apparue en 1992, consiste à gonfler un ballon et à opérer par de très petites incisions, à l'aide d'une caméra et d'instruments robotiques. Moins lourde que l'hystérectomie "classique", avec ouverture de l'abdomen, cette technique est plébiscitée par les patientes, qui s'épargnent ainsi plusieurs jours d'hospitalisation. Pour comparer les résultats des deux techniques sur le long terme, un essai clinique a été mené dans 33 hôpitaux de 13 pays. Les patientes ont été assignées à l'une ou l'autre des procédures de façon aléatoire. Leurs taux de survie respectifs quatre ans et demi après l'opération devaient ensuite être comparés. Mais l'écart était si net que l'essai a dû être interrompu en 2017. Le taux de survie était en effet supérieur de 10 points chez les femmes ayant eu une opération ouverte, soit 96,5% de femmes vivantes et sans cancer quatre ans et demi après, contre 86% dans le groupe de l'intervention assistée par robotisation. Une autre étude, portant sur 2.461 patientes de la base de données nationale américaine sur le cancer entre 2010 et 2013, a trouvé des résultats comparables. Les chercheurs émettent plusieurs hypothèses pour expliquer ces différences. Pour Shohreh Shahabi, chef du service oncologie gynécologique à l'école de médecine Feinberg de Northwestern University (Etats-Unis) et coauteure de l'essai clinique, il est possible que les tissus cancéreux ne soient pas complètement retirés par la procédure minimale. Alexander Melamed, de l'école de médecine d'Harvard, suggère quant à lui que les chirurgiens qui pratiquent l'hystérectomie robotisée sont moins expérimentés. A noter que les cancers ne se sont déclarés que dans 14 des 33 centres médicaux. De nouvelles études doivent être menées. "A ce stade, nous préconiserions de ne recourir qu'à la chirurgie ouverte pour l'hystérectomie radicale après un cancer du col de l'utérus", conclut Shohreh Shahabi. [avec AFP]

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Claire FAUCHERY

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