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Les députés ouvrent un accès direct aux infirmières

Les députés de la commission des Affaires sociales ont adopté mercredi 5 mars la proposition de loi visant à reconnaître et valoriser la profession infirmière. Elle créé une "consultation infirmière" et élargit le droit de prescription. Un amendement de Stéphanie Rist permet également le lancement d'une expérimentation sur l'accès direct.

06/03/2025 Par Aveline Marques
Infirmières
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"Dans notre système de soins régi par le monopole médical, les infirmières se sentent souvent un peu oubliées, parfois un peu empêchées d'exercer pleinement leur compétences", a souligné la députée Nicole Dubré-Chirat (Ensemble), rapporteure pour la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale de la proposition de loi infirmière. Ce texte, déposé par l'ancien ministre de la Santé, vise à "améliorer la reconnaissance et la valorisation des 650 000 professionnelles en activité, dont nous savons tous qu'elles sont indispensables au système de soin", a-t-elle appuyé.

Enjeu : répondre au "mal-être" de la profession, qui se traduit par un taux d'abandon important durant les études (20%) et par des carrières souvent écourtées "après quelques années" seulement.

Consultation, diagnostic et prescription

Le texte précise que "dans son exercice professionnel, l’infirmier initie, réalise, organise et évalue les soins infirmiers. Il effectue des consultations infirmières et pose un diagnostic infirmier. Il prescrit les produits de santé et les examens complémentaires nécessaires à l’exercice de sa profession." La liste, fixée par arrêté "pris après avis de l’Académie nationale de médecine et de la Haute Autorité de santé", sera mise à jour "au moins tous les trois ans".

Prenant le contrepied du décret d'actes "rigide", "peu en phase avec les besoins de soins des patients sur le territoire", qui régit actuellement la proposition, la proposition de loi met l'accent sur le "champ autonome" de l'infirmière, a relevé Nicole Dubré-Chirat. Elle définit ainsi cinq grandes missions : les soins, la contribution à la coordination et à la mise en œuvre du parcours, la prévention, la formation et la recherche. Il est également précisé que l'infirmière "participe à la mission de service public de permanence des soins".

Un amendement soutenu par Stéphanie Rist met en place une expérimentation, "pour une durée de trois ans et dans cinq départements", d'un accès direct aux infirmières dans le cadre de leurs missions socles. Il sera possible dans les établissements comme en ville, dans le cadre des structures d'exercice coordonné (équipes de soins, CPTS, maisons de santé, centres de santé).

Pour Stéphanie Rist, il s'agit de pouvoir réaliser "plus rapidement" la consultation infirmière, sans qu'une prescription médicale soit nécessaire, notamment un bilan de soins infirmiers pour les patients dépendants.

La proposition de loi sera examinée lundi 10 mars en séance plénière.

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Revaloriser les actes infirmiers seraient déjà la première reconnaissance pour la profession. Le glissement de tâches médicale à m... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
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607 points
Incontournable
Médecine générale
il y a 9 mois
Les seules solutions pour le docteur seront soit l’exil vers des contrées qui apprécient leurs compétences, soit le secteur 3 pour être enfin rémunérés à leur juste valeur, soit la médecine alternative à fort revenu (esthétique, patamedecine diverses et variées) pour gagner son pain, soit le SNP/PDSA en mode stakhanoviste pour faire du cash pendant que l’ide sera au chevet de ses anciens patients et sauvera de la mort certaine les enrhumés pour lesquels je ne doute pas des compétences acquises sur leur propre expérience et celles de leurs enfants. À 30€ la consultation de 40 minutes sur des cas complexes, pour lesquels la gentille infirmière voudra bien passer la main, cela n’aura plus rien d’attrayant pour personne que ce soit à Paris ou à marly-Gomont. La désertification humaine et cérébrale qui en suivra sera catastrophique pour la morbi-mortalité de la population. Désolé de choquer les esprits mais 3 fois plus de temps d’étude ne sont pas comparable à l’expérience et la validation des zaquis. Ou alors une hôtesse en fin de carrière est capable de construire un avion Et dépanner l’ordi de bord. Ca va partir en sucette. Même si la secu ravie d’avoir la rhino à 10€ au lieu de 30 ce félicitera un temps (bref) de l’aubaine financière. Presque avec les retenues de forfaits ils finiront par faire du fric sur la cystite moi je vous dit. La question subsidiaire reste : pourquoi Mrs. Valletoux Garrot Rist et ceux qui les suivent ont ils autant de haine féroce envers la profession de toubib ? Des vaccins 💉 aux souvenirs douloureux dans l’enfance, un concours d’admission raté, une ex partie aux bras d’un chirurgien ? 🤔 il y a t’il un psychiatre dans l’assistance pour nous éclairer ?
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2,8 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 9 mois
"Prenant le contrepied du décret d'actes "rigide", "peu en phase avec les besoins de soins des patients sur le territoire", qui régit actuellement ". sachant que ces décrets sont conçus par les mêmes équipes gouvernementeuses, on peut douter de l'efficacité de la nouvelle mouture, surtout quand les premiers bilans financiers des cabinets d'IPA dévoilent déjà des déficits et des faillites structurelles annoncées . . . . pour cause de "valorisation" . . . certainement mal calibrée; Bref, nos technocrasseux décideurs passent leur temps à refiler le mistigri de l'indigence financière d'un niveau de la pyramide soignante à l'autre en espérant quitter leur poste (avec la confortable retraite correspondante) avant d'être décapités par la foule des soignants excédés et des patients enfin désabusés . Ultime faux-fuyant !
Photo de profil de Mollard Frédéric
92 points
Médecins (CNOM)
il y a 9 mois
La France se dirige vers un système à l’américaine, avec de nombreux assistants médicaux, et des médecins qui seront rarement vus. La différence majeure est qu’aux USA, ces derniers bénéficient d’une rémunération en rapport avec leurs études, leur niveau de compétences et leurs responsabilités. La qualité des soins va encore dégringoler…
 
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