Une infirmière démasque un faux médecin dans un centre de santé
Il se rêvait médecin sans en avoir suivi le cursus. Un homme de 54 ans avait falsifié un diplôme pour exercer dans un centre de santé du centre de Marseille. Démasqué par une infirmière, il a été condamné à trois ans de prison, dont 20 mois avec sursis.
Bruno P. s'est toujours rêvé médecin. Plutôt que d'en suivre les études, il a falsifié le diplôme de son cousin et est même allé jusqu'à rédiger une fausse lettre de recommandation pour son "aptitude à exercer une fonction hospitalière", signée par une généraliste en activité. Armé d'une blouse blanche et d'un stéthoscope, Bruno P. est allé démarcher une agence d'intérim médicale, peu regardante sur la vérification de ses diplômes, et a été embauché dans un centre de santé très fréquenté du centre de Marseille.
Le 15 juillet 2021, Bruno P. a rencontré sa binôme infirmière, qui a très rapidement senti la méprise. "Il a commencé à me parler avec grandiloquence de ses expériences en Afrique, où moi-même j'ai exercé en tant que militaire. J'ai été étonnée de ce qu'il me racontait", confie Adeline Naslot, dans les colonnes de La Provence. Ses doutes se confirment dès la première patiente à qui le faux médecin demande de se déshabiller et prescrit du Monuril pour un simple mal de ventre ; l'infirmière conseille discrètement à la patiente d'aller consulter ailleurs.
Adeline Naslot se rend alors dans le bureau de son responsable pour l'alerter sur Bruno P. "Je lui ait dit : 'Je ne sais pas qui est ce type, d'où il vient, mais je ne veux plus qu'il touche un autre patient !'". Le responsable découvre que le numéro Siret de Bruno P. appartient à un médecin décédé. Le centre de santé met alors fin à la vacation du faux médecin, invoquant des difficultés administratives avec l'Ordre.
Signalé devant l'instance ordinale, Bruno P. se rend au conseil de l'Ordre où il est accueilli par des policiers. Des perquisitions réalisées à son domicile révèlent des ordonnances falsifiées, un faux passeport, un faux extrait de naissance… Après une détention provisoire de quatre mois, l'homme réussit cette fois à se faire embaucher, à l'aide d'un faux CV, comme directeur d'une maison de retraite aixoise, encaissant jusqu'à 7 000 euros de chèques remis par des résidents.
En janvier 2025, Bruno P. a été convoqué - pour la quatrième fois - devant la justice pour répondre d'exercice illégal de la médecine. Les experts ont décrit le portrait d'un homme "manipulateur, mythomane, ambitieux" et rongé par la "frustration" de ne pas être médecin. Il a écopé de trois ans de prison, dont 20 mois avec sursis, à effectuer sous bracelet électronique.
[Avec laprovence.com]
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