
L'interne avait raté sa péridurale : l'hôpital condamné à indemniser une patiente
Le tribunal administratif de Nantes a estimé que l'interne du CHU d'Angers n'aurait pas dû tenter à deux reprises de réaliser cette péridurale en raison de l'agitation de la patiente. Lors de l'intervention, le cathéter était venu "se ficher dans une racine nerveuse", provoquant une lésion neurologique à l'origine d'une douleur sciatique.

Dans la nuit du 15 septembre 2013, "un peu avant minuit", une femme âgée de 34 ans se rend au CHU d'Angers pour donner naissance à son cinquième enfant. La poche des eaux "semblait rompue" et elle était "en proie à des douleurs intenses", indiquent les éléments rapportés au cours de l'audience, dont actu.fr et France 3 se sont fait écho. La parturiente est particulièrement agitée. Son état est notamment caractérisé par des "tremblements" et des "sueurs". Une péridurale lui est tout de même administrée par un interne.
Mais l'intervention tourne mal. Et pour cause, l'interne "avait introduit le cathéter de manière trop profonde", lequel "était venu se ficher dans une racine nerveuse". L'enfant naît "en parfaite santé". En revanche, la patiente se plaint rapidement de lombalgies et d'une "faiblesse dans la jambe gauche". Un examen médical confirmera "l'existence d'une lésion neurologique au niveau de la racine" d'une vertèbre lombaire, provoquant une douleur sciatique.
Plus de 3 700 euros de dommages et intérêts
La mère de famille, femme de ménage au chômage et reconnue travailleuse handicapée, avait décidé de saisir la justice en juin 2021 afin d'obtenir réparation. "Une telle péridurale n'aurait pas dû être effectuée en raison de l'état dans lequel elle se trouvait", a fait valoir son avocat. Dans un jugement daté du 27 février dernier, et qui vient d'être rendu public, le tribunal administratif de Nantes confirme que la patiente "tremblait énormément, bougeait et se balançait en position assise".
"Le médecin interne a alors réorienté son aiguille en la ressortant et a tenté une seconde fois de réaliser l’anesthésie locorégionale mais [...] a ensuite dû faire appel à un médecin senior en raison d'un épisode de tremblements très intenses de la part de la patiente", précise-t-il. "Le fait, pour le médecin interne, d'avoir tenté à deux reprises de réaliser une péridurale alors qu'elle était particulièrement agitée caractérise une faute de nature à engager la responsabilité de l'établissement de santé", a jugé le tribunal.
Le CHU d'Angers s'est ainsi vu condamner à verser "un peu plus de 3 700 euros de dommages et intérêts à la requérante pour sa prise d'antalgiques pendant plusieurs semaines et sa boiterie d'esquive temporaire". Un montant inférieur à celui demandé par la mère de famille, le tribunal ayant estimé que "la lésion [...] avait disparu le jour de l'examen médical censé l’évaluer" dans le cadre du procès. Celui-ci a également établi que "la reconnaissance du statut de travailleuse handicapée de la requérante à compter du 18 novembre 2020 [n'était] pas en lien avec cette faute".
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