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Il avait avoué le meurtre de sa femme à son médecin traitant : un homme condamné à 20 ans de prison

Nadir Chekhab, 58 ans, était venu consulter son médecin à Tucquegnieux cinq jours après avoir étranglé sa compagne à son domicile.

15/11/2024 Par Aveline Marques
Déontologie
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Le 12 mars 2021, Nadir Chekhab se décide à franchir les portes de la maison médicale de Tucquegnieux (Meurthe-et-Moselle) pour y consulter son médecin traitant. Dans l'intimité du cabinet, ce maçon, aujourd'hui de 59 ans, avoue à son généraliste avoir tué sa compagne, Annick Bermand, au cours d'une dispute dans la nuit du 7 au 8 mars 2021. Le praticien a alors prévenu les gendarmes, qui s'étaient rendus avec le patient à son domicile, où ils avaient découvert le corps de la quinquagénaire enfoui sous des couvertures. Jugé cette semaine par la cour d'assises de Nancy, Nadir Chekhab a été condamné jeudi à 20 ans de réclusion criminelle.

Cette affaire pose une question : un médecin peut-il -voire doit-il- révéler un crime commis par un patient ? L'Ordre des médecins rappelle à ce titre qu'"il existe des dispositions législatives de nature à permettre au médecin de déroger à son obligation de secret professionnel". L'article 223-6 du code pénal dispose ainsi que "quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende". Le médecin doit pour cela s'adresser au procureur de la République. L’article 226-14 du même code autorise le médecin à informer "le préfet et, à Paris, le préfet de police du caractère dangereux pour elles-mêmes ou pour autrui des personnes qui les consultent et dont ils savent qu'elles détiennent une arme ou qu'elles ont manifesté leur intention d'en acquérir une". "Le médecin doit agir, en toutes circonstances, avec prudence et discernement et ne se sentir autorisé à déroger à ses obligations que dans des situations caractérisées le justifiant", insiste l'Ordre, qui incite les praticiens à solliciter l'avis de l'instance en cas de dilemme.

[avec AFP]

15 débatteurs en ligne15 en ligne
Photo de profil de Jean Pierre Carlier
137 points
Médecine générale
il y a 7 mois
L'affaire n'est pas claire! Soit le patient a autorisé le médecin a appeler les gendarmes et c'est un devoir pour tout citoyen, soit il a trahit délibérément le secret médical et le médecin est à
Photo de profil de Bertrand De Cagny
525 points
Débatteur Renommé
Réanimation médicale
il y a 7 mois
Il n'était pas obligé, puisque le délit était déjà réalisé... Personnellement jee ne l'aurai dénoncé que s'il avait été dangereux pour d'autres personnes (enfants, amant, etc...). J'aimerai connaitre
Photo de profil de Jean-Pierre L
171 points
Débatteur Renommé
Médecins (CNOM)
il y a 7 mois
Question :le médecin a-t-il pu convaincre le patient de se dénoncer, ou bien a-t-il violé le secret médical ?
 
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