Un vétérinaire relaxé après avoir aidé un ami malade à mourir : le parquet fait appel

06/05/2022 Par L. C.
Faits divers / Justice
Un vétérinaire qui avait prescrit des médicaments à un ami atteint de la maladie de Charcot afin de l’aide à mourir a été relaxé le 2 mai par le tribunal correctionnel d’Angers (Maine-et-Loire). Le parquet a annoncé faire appel de la décision.
 

Ce mardi comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Angers un vétérinaire âgé de 62 ans. Ce dernier était poursuivi pour faux et usage de faux en écriture. Il lui était reproché d’avoir délivré de fausses ordonnances à son ami de 60 ans atteint de la maladie de Charcot afin de l’aider à mourir. Ce dernier avait finalement mis fin à ses jours en mai 2019 à son domicile. Les enquêteurs avaient retrouvé chez lui un flacon contenant un cocktail d’anxiolytique et de pentobarbital – destiné aux animaux, indique Le Parisien. Ainsi qu’une note laissée sur la table de chevet : "Surtout me laisser partir cette fois." Rapidement mis en cause, le vétérinaire avait d’abord été poursuivi pour assassinat et tentative d'assassinat, avant que ces chefs ne soient requalifiés en faux et usage de faux en écriture. Selon Le Parisien, en effet, le vétérinaire avait établi les ordonnances au nom d’un propriétaire de chien qui n’a jamais existé. Le quotidien révèle que l’homme atteint de la maladie de Charcot avait d’abord demandé à son ami vétérinaire de lui prescrire un médicament en essai au Canada. Mais après l’avoir soulagé, son état s’était rapidement détérioré. Le sexagénaire aurait alors tenté de s’ôter la vie à trois reprises.

Après un premier refus, le vétérinaire, avec qui il s’était lié d’amitié quelques mois avant, aurait accepté de lui prescrire des benzodiazépines, puis du pentobarbital, utilisé par l’homme atteint de la maladie de Charcot pour mettre fin à ses jours. Un choix assumé par le vétérinaire lors de l’audience. Ce dernier était par ailleurs soutenu par la famille du défunt. "Il a fait preuve d’empathie, d’humanité et de courage en lui permettant une mort plus douce. Il faut se rendre compte de ce qu’est cette maladie, où l’on devient prisonnier de son propre corps. Ce choix était aussi une façon d’éviter à nos enfants des souffrances inutiles, ce qu’ils ont parfaitement compris", a souligné l’épouse du défunt. Le tribunal a finalement décidé de relaxer le professionnel. Une décision rare fondée sur l’état de nécessité. Mais le parquet a annoncé ce jeudi avoir fait appel, indique Ouest France. L’affaire sera de fait réexaminée. [avec Le Parisien et Ouest France]

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