Médecin fatigué.

"Une consultation, un motif" : une "question de survie" pour ce généraliste breton

Installé dans une petite commune près de Rennes (Ille-et-Vilaine), le Dr Gwendal Galesne-Herceg demande à ses 2 400 patients de se limiter à un motif par consultation. Dans un message poignant posté sur Facebook, repéré par la presse locale, le généraliste s'explique. 

18/04/2024 Par Aveline Marques Moins de 5 min
Patients
Médecin fatigué.

"Depuis 20 ans, ça m'est insupportable de laisser des gens sur le bord de la route", confie le Dr Gwendal Galesne-Herceg, sur Facebook. Résultat : le généraliste, installé à Saint-Aubin-d'Aubigné, près de Rennes, approche les 2 400 patients médecin traitant, "la même patientèle qu'un médecin en désert médical".

Pour que ses délais de rendez-vous restent "raisonnables" "1 à 3 jours", voire "le jour même si urgence"- le médecin a dû imposer une règle : "une consultation, un motif". "Travaillant 11 à 12 heures par jour, j'essaie pourtant de m'organiser pour offrir 30 créneaux de consultations de 15 minutes aux patients chaque jour, qu'ils peuvent prendre sur une plateforme de prise de rendez-vous, ma secrétaire se chargeant de rajouter les urgences du jour en surplus, soit 5 à 10 patients de plus à voir...", explique-t-il sur sa page, qu'il utilise notamment pour communiquer en direction de ses patients.  

"Cependant, ce système qui a vocation à ne laisser personne à la porte du cabinet ne peut fonctionner que si le temps de consultation est contrôlé", justifie-t-il. Ce n'est pas une question de "tarif de la consultation", se défend le généraliste : "Les patients doivent comprendre cela, ce quart d'heure, c'est leur part du boulot afin que chaque patient ait un médecin."

Et c'est aussi "une question de survie" pour le Dr Galesne-Herceg, qui souligne que la "charge mentale" qu'il subit "est immense". "J'en arrive aujourd'hui à pleurer en consultation devant mes patients sans raison apparente... Alors je dis oui, ce quart d'heure pour un motif, c'est une question de survie."  Un message poignant qui lui a valu un long article dans Ouest-France

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Claire FAUCHERY

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3 débatteurs en ligne3 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
À mon avis, toute la problématique vient du flou qui entoure la notion de "consultation". Avez-vous jamais vu quelque part une définition de ce que c'est la "consultation"? Il est clair qu'il n'y pas plus de "consultation-type" de médecin qu'il n'y a pas de "consultation plombier". C'est toujours temps x intensité. Et la rémunération devrait en tenir compte. Cela éviterait que le patient trépigne devant ta porte, puis, une fois celle-ci franchie, qu'il s'installe à l'aise et qu'il faille le déloger comme on arrache une moule de son rocher. Cela évitera les retards aussi. Je déteste ne pas être (à-peu-près) à l'heure ; mon stress monte en flèche. Bon courage à notre confrère. Et si ses patients ne le comprennent pas, c'est la preuve qu'ils sont de mauvaise foi. Des vampires énergétiques. Qu'ils aillent voir ailleurs.
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
Travaillant 11 à 12 heures par jour, j'essaie pourtant de m'organiser pour offrir 30 créneaux de consultations de 15 minutes aux patients chaque jour, qu'ils peuvent prendre sur une plateforme de prise de rendez-vous, ma secrétaire se chargeant de rajouter les urgences du jour en surplus, soit 5 à 10 patients de plus à voir perso, j'avais la même organisation avec 3600 patients enregistrés, j'arrivais à être à l'heure en général. Avec un dossier informatique bien géré, pas de pertes de temps pour rechercher BS, vaccins, rdv spécialistes à programmer. Je refusais de faire les dossiers MDPH en consultation (je les faisais tranquillement le samedi après midi), je ne perdais pas de temps à essayer de trouver les rdv pour les spécialistes ou le IRM, le patient se débrouillait. Seul mon secrétariat téléphonique pouvait me joindre au téléphone (il fonctionnait de 7h30 à 20h00, et par exemple pour 1626 appels reçus dans un mois type il me transférait 92 appels, soit 3-4 par jour !, le reste il gérait), gain de temps extraordinaire. Une semaine de vacance tous les 2 mois avec un vieux médecin retraité comme remplaçant. J'avais une belle organisation et de beaux revenus, mais quand je suis parti à la retraite aucun "jeune" ne voulait faire ce rythme de travail. J'espère que ce médecin breton arrivera à sortir de son burn-out sans y laisser la santé.
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
Je connaissais un médecin qui bossait de 7h du matin à 23 h le soir tous les jours, 365 jours sur 365, comme le faisait avant lui son père. Vu son état d'épuisement, on le prévenait qu'il serait peut-être opportun de baisser le rythme, de prendre un associé, etc..... Il est décédé un soir en revenant d'une visite sur une petite route du département rural dans lequel il était installé. Messieurs ATTAL et Valletoux , allez en parler à ses enfants.....
 
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