Accusée d'avoir prescrit trop d'arrêts, une généraliste bretonne ferme son cabinet

03/04/2019 Par Aveline Marques

"Un véritable calvaire". C'est ainsi que le Dr Claire Bigorgne, généraliste à Kermaria-Sulard (Cotes d'Armor) qualifie l'entretien qui s'est déroulé la semaine dernière à la CPAM. Accusée d'avoir prescrit trop d'arrêts de travail, le médecin pourrait bien déplaquer. Pour garder leur généraliste, les villageois sont prêts à sortir les "griffes".

  Pour le Dr Claire Bigorgne, c'est une première en 15 ans. A la suite à une convocation de la CPAM de Saint-Brieuc, mercredi dernier, la généraliste a appris qu'elle allait être mise sous objectifs durant trois mois. Comme d'autres médecins, la caisse lui reproche d'avoir prescrit un nombre d'arrêts de travail supérieur à la moyenne. Disposée à échanger entre confrères sur le sujet, Claire Bigorgne a été choquée par l'accueil "glacial" qui lui a été réservé lors de cet entretien. "Cet entretien je l'ai très mal vécu. Pour moi c'était un calvaire", témoigne-t-elle face caméra. "C'était une véritable inquisition, je n'ai pas pu me défendre, je n'ai rien pu dire."  

"On est prêts à sortir nos griffes"

  "Déstabilisée psychologiquement", se sentant incapable d'assurer sa "qualité de soins habituelle", la généraliste a décidé de "fermer temporairement son cabinet", l'unique cabinet de ce village de 1000 habitants. Lancement d'une pétition ("touche pas à mon médecin"), mots de soutien glissés sous la porte du cabinet… ces derniers se mobilisent pour garder leur généraliste, installée depuis 8 ans dans la commune. Dimanche dernier, une centaine de Kermarians se sont ainsi rassemblés près de la maison de santé pour manifester leur désaccord avec les méthodes de la CPAM. "On est prêts à sortir nos griffes", lance une habitante. De son côté, la caisse assure que la démarche est "normale". En octobre, les syndicats et l'URPS avaient organisé un rassemblement pour dénoncer la chasse au "délit statistique" de la CPAM des Côtes d'Armor. [avec France3.fr]

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