"Désolé, il est décédé. Excusez-moi, je dois continuer"

changé de regard. Puis j’ai réajusté très vite. Les victimes étaient nombreuses, proches les unes des autres… Il y avait une maman et son fils dont les jambes étaient presque arrachées. De gros traumatismes…
J’ai emprunté le téléphone de quelqu’un pour avertir ma femme : “Je vais bien, je reste sur la Prom’ pour l’instant. Je ramène les clefs de la voiture dès que possible.” J’ai su après qu’elle avait vu des scènes incroyables à Lenval, des patients qu’on sortait des coffres des voitures.
J’ai donc continué et pris en charge cinq ou six urgences extrêmes. Tant qu’il y avait un pouls et que ça respirait, on chargeait les ambulances au maximum. Une victime sur le brancard, la moins pire au sol dans un matelas coquille ou sur un plan dur. Direction l’hôpital. Impossible de joindre le 15 pour les avertir des patients qui arrivaient. Fallait faire vite avec peu de moyens dans les premières minutes. Je crois que je n’ai jamais été aussi stressé et concentré à la fois."
Dans sa traversée, Benoît se souvient d’une rencontre effroyable. Un homme l’alpague : "Venez vite, venez vite ! Mon ami respire encore. Il faut le réanimer !" Il lui désigne un corps enveloppé dans une houssée fermée au sol. Il tire sur la fermeture Éclair, regarde à l’intérieur et...
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