Les soins "low cost" désormais autorisés en France

20/07/2017 Par A.M.
Paramédicaux

Les députés ont ratifié mercredi l'ordonnance sur l'accès partiel aux professions paramédicales, autorisant des professionnels de santé européens à n'exercer que certaines activités en France s'ils n'ont pas le niveau requis pour que leur diplôme soit reconnu. Les représentants des paramédicaux craignent des soins "low cost".

Les quatre ordonnances ratifiées mercredi par l'Assemblée nationale avaient été prises en application de la loi Santé de janvier 2016. Elles portent notamment sur la reconnaissance de la profession de physicien médical et sur les ordres des professions de santé. Mais c'est une ordonnance sur la reconnaissance des qualifications professionnelles qui a concentré l'essentiel des critiques. Le texte transpose une directive européenne de 2013 sur l'"accès partiel" pour les professions paramédicales. Il "autorise les membres d'une profession réglementée à bénéficier de la mobilité dans un autre Etat membre mais en les autorisant à y exercer seulement certaines tâches et selon certains critères", selon les termes de la rapporteure, Elisabeth Toutut-Picard (REM), ancienne directrice d'hôpital. De nouveaux métiers pourraient alors apparaître, tels auxiliaire en plaie et cicatrisation ou assistant de soins en diabétologie.   "Des soins à la découpe"   Des députés de droite comme de gauche ont formulé des inquiétudes sur cette disposition Jean-Pierre Door (LR), cardiologue, a tenté en vain de la supprimer, comme Agnès Firmin Le Bodo pour les "Constructifs" LR-UDI-indépendants, disant craindre "un risque" pour les professionnels de santé et "la sécurité" des patients. La socialiste Valérie Rabault (Nouvelle Gauche) a elle pointé le danger d'une "concurrence potentiellement déloyale", Elsa Faucillon (GDR) redoutant que cela ne "favorise un système de santé au rabais et des soins à la découpe". Elu REM issu des écologistes "réformistes", Eric Alauzet s'est interrogé notamment sur l'"identification précise de ces professionnels au moment de leur installation". Martine Wonner (REM), médecin psychiatre, a défendu de son côté l'accès partiel qui sera "encadré par des conditions très strictes et par un examen au cas par cas des demandes", son collègue Olivier Véran (REM) exhortant à "dédramatiser le sujet" en soulignant que le texte ne portait pas sur les professions médicales. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a dit comprendre "les inquiétudes". Elle s'est engagée à être "particulièrement vigilante aux conditions de déploiement de l'accès partiel", n'excluant pas "d'en appeler à la raison impérieuse d'intérêt général" en cas de risque pour "la qualité et la sécurité des prises en charge". [avec AFP]

Vignette
Vignette

La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

A Rem

A Rem

Non

Une fois par an en sortie d’hospitalisation ou critère strict. Il n’y a ici aucune revalorisation réelle au vu des cotations exist... Lire plus

0 commentaire
9 débatteurs en ligne9 en ligne





La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
35
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9