Mici : Le rôle déterminant du médecin généraliste

26/10/2020 Par Corinne Tutin
Hépato-gastro-entérologie
Il est important de diagnostiquer tôt maladie de Crohn et rectocolite hémorragique car le traitement est plus efficace au début.

Le médecin généraliste (MG) a un rôle important à jouer dans le dépistage de la maladie de Crohn (MC) et de la rectocolite hémorragique (RCH), a souligné le Dr Jean-Jacques Raynaud, praticien hospitalier à l’hôpital Avicenne de Bobigny, lors des Journées nationales de médecine générale (JNMG, Paris-La Défense, 1 et 2 octobre 2020). Survenant à tout âge, mais avec un pic entre 15 et 35 ans, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici) ne sont, en effet, pas si rares (250 000 cas en France contre 160 000 diabètes insulinodépendants, 8 000 nouveaux cas par an) et leur traitement est plus efficace à un stade précoce, avant l’apparition de lésions fibreuses irréversibles. Une enquête entreprise auprès de 61 MG a montré que les trois quarts d’entre eux ont entre 5 à 9 patients avec une Mici dans leur patientèle. La moitié adressent directement les malades dépistés à un gastro-entérologue. Les patients consultent habituellement pour une pathologie intercurrente mais aussi souvent pour une suspicion de poussée de leur Mici, pour aborder le retentissement psycho-sociologique de leur maladie, pour gérer et suivre leur traitement. En cas de douleurs abdominales avec fièvre, il faut pour éliminer une infection extra-digestive et, dépister une poussée de Mici, demander, à côté du bilan biologique (CRP, NFS, lipasémie, recherche de toxine de Clostridium difficile) un scanner abdomino-pelvien et non une échographie. On pensera à rechercher une MICI devant une diarrhée chronique avec impériosités, rectorragies, des douleurs abdominales chroniques, une fatigue et une perte pondérale, une anémie inflammatoire, notamment en présence d’antécédents de Mici ou de maladies inflammatoires rhumatismales ou de cholangite sclérosante. Le diagnostic différentiel (troubles fonctionnels intestinaux, colite, appendicite, fissure ou fistule anale banale) sera établi après coloscopie, et parfois emploi d’une vidéo-capsule pour examiner le grêle, entéro-IRM et échographie digestive, dosage de la calcoprotectine fécale (malheureusement non remboursée), et éventuellement dosage des anticorps Asca/Anca pour distinguer MC et RCH. Le traitement, qui repose sur les corticoïdes (de moins en moins dans la MC), les 5-ASA, les immunosuppresseurs et les biothérapies (anti-TNF, anti-IL12-23, anti-intégrines, inhibiteurs de JAK dans la RCH) vise à obtenir une cicatrisation en évitant la chirurgie et les complications : cancer du côlon ; abcès, fistules dans la MC ; colite grave et perforations dans la RCH. Le choix tiendra compte des demandes du patient pour la voie d’administration, des risques associés à une éventuelle grossesse. L’état vaccinal doit être vérifié, le risque infectieux sous biothérapie prévenu. Les patients, notamment avec une MC, seront aussi encouragés à arrêter le tabac car il double le risque de rechute notamment après chirurgie dans la MC.

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