Plus de 20 % des patients décèdent des suites de leur fracture du col du fémur dans l’année qui suit et 20 à 60 % gardent une morbidité résiduelle. Or les interventions préventives diminuent le risque de fracture ostéoporotique. Et pourtant, le dépistage de l’ostéoporose reste très sous-utilisé. Aux Etats-Unis, moins de 23 % des sujets ont une évaluation de la densité minérale osseuse par DXA comme c’est recommandé et le score FRAX est sous-utilisé malgré les recommandations. Pourtant le score FRAX est facilement calculé de manière automatique lorsque les données numériques sont disponibles mais la plupart des soignants ne disposent pas facilement de l’ensemble des données au même moment pour faire ce calcul. A l’opposé de la DXA et du FRAX qui sont sous-utilisés, les scanners de l’abdomen et du thorax sont facilement réalisés pour de multiples raisons. Or les mesures basées sur le scanner comme l’atténuation trabéculaire vertébrale sont fortement corrélées aux résultats de la DXA. Une atténuation trabéculaire vertébrale basse sur le scanner est une bonne indication d’ostéoporose et de risque de fracture ostéoporotique ultérieure. Une automatisation de l’évaluation du risque de fracture à partir du scanner pourrait donc aider à l’évaluation du risque de fracture chez les sujets qui ont un scanner abdominal ou thoracique quelle qu’en soit la raison. Ceci a conduit une équipe israélienne à évaluer la faisabilité d’une évaluation « opportuniste » du risque de fractures basée sur les scanners abdominaux ou thoraciques de routine. Un prédicteur, reposant sur le scanner, a été créé à partir de 3 biomarqueurs d’imagerie osseuse générés de manière automatique (fracture de compression vertébrale, T-score de DXA simulé et densité trabéculaire lombaire) avec des métadonnées de scanners en fonction de l’âge et du sexe. Une cohorte de 48 227 sujets dont 51.8 % de femmes, âgés de 50 à 90 ans qui disposaient de scanners réalisés avant 2012, ont été évalués pour le risque de fracture au cours des 5 années suivantes en utilisant le score FRAX (sans tenir compte de la densité minérale osseuse), et un prédicteur basé sur le scanner. Les prédictions ont été comparées en fonction de la survenue de fractures ostéoporotiques majeures et de fractures du col du fémur entre 2012 et 2017 pendant la période de suivi. En comparaison du score FRAX (n’utilisant pas la densité minérale osseuse), le prédicteur reposant sur le scanner, pour ce qui concerne les fractures ostéoporotiques majeures, a une meilleure aire sous la courbe ROC (+ 1.9 %), une meilleure sensibilité (+ 2.4 %) et une meilleure valeur prédictive positive (+ 0.7 %). L’aire sous la courbe ROC, la sensibilité et les mesures de valeurs prédictives positives des fractures du col du fémur, du prédicteur reposant sur le scanner, n’étaient pas inférieures à celles du score FRAX. Lorsque les données de FRAX ne sont pas disponibles, l’évaluation initiale d’un risque de fracture peut donc être faite de manière totalement automatique et facile à partir d’un simple scanner abdominal ou thoracique qui est souvent beaucoup plus disponible chez les candidats au dépistage de l’ostéoporose et du risque de fracture.
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