Baclofène : des experts s’insurgent contre la réduction des doses

Des experts critiquent la validité de l’étude ayant conduit l’ANSM à limiter à 80 mg par jour la posologie du baclofène dans le cadre de la RTU.
Le 24 juillet 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé de modifier le protocole d’utilisation du baclofène chez les patients alcoolo-dépendants dans le cadre de la RTU, pour en sécuriser l’utilisation. La dose maximale prescrite dans la prise en charge de ces patients a ainsi été réduite à 80 mg/jour.
Cette décision est basée sur les résultats d’une étude épidémiologique conduite par la Cnamts, en collaboration avec l’ANSM et l’Inserm. Elle montrait, en effet, que pour la période 2009–2015, l’utilisation du baclofène était associée à un risque accru, augmentant avec la dose, d’hospitalisation et de décès, par rapport aux traitements médicamenteux autorisés pour traiter la dépendance à l’alcool (acamprosate, naltrexone ou nalméfène).
Or, pour le Pr Catherine Hill (épidémiologiste, Institut Gustave Roussy, Paris) et le Pr Bernard Granger (psychiatre, hôpital Cochin, Paris), cette étude est critiquable à plusieurs niveaux. Ils ont donc rencontré le 13 octobre dernier certains auteurs de l’étude en question lors d’une réunion qui s’est tenue dans les locaux de la Cnam et ont présenté leurs objections.
Pour ces deux experts, la comparabilité des deux groupes n’est pas assurée, notamment...
Communiqué des Prs Bernard Granger et Catherine Hill, 16 octobre 2017.
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