Panhypopituitarisme : une étude qui confirme la sécurité du traitement par hormone de croissance

21/05/2012 Par Pr Philippe Chanson

L’insuffisance ante-hypophysaire est associée à une augmentation de la mortalité sans que les raisons de cette surmortalité soient bien expliquées. Dans la mesure où les différentes hormones, à l’exception de l’hormone de croissance, étaient substituées de manière relativement correcte chez les patients ayant un panhypopituitarisme, certains auteurs ont suggéré que cette augmentation du risque cardiovasculaire pouvait être liée au déficit en GH et que le traitement par GH devrait corriger sur surmortalité… ce d’autant que le traitement par GH améliore un certain nombre de facteurs de risque cardiovasculaire comme la dyslipidémie, l’adiposité viscérale, l’insulinorésistance, la dysfonction endothéliale. L’étude de surveillance KIMS, une étude internationale de suivi de données métaboliques soutenue par Pfizer, portant sur 13 983 patients déficitaires en GH traités par hormone de croissance, a servi de base à l’étude épidémiologique citée en référence. Le rapport de mortalité standardisé (RMS), c’est-à-dire le rapport entre la mortalité observée dans la cohorte et la mortalité attendue dans la population générale, a été calculé. La mortalité de toutes causes était de 13 % supérieure à celle de la population générale (SMR = 1.13, IC 95 % 1.04-1.24) chez ces patients présentant un panhypopituitarisme traités par hormone de croissance. Une association significative était retrouvée avec le sexe féminin, un âge plus jeune au suivi, un diagnostic de maladie de Cushing, de crâniopharyngiome ou de tumeur agressive et la présence d’un diabète insipide. Après contrôle pour les facteurs confondants, il était noté une association négative significative entre les concentrations d’IGF1 après 1, 2 et 3 ans de traitement par GH et leur rapport standardisé de mortalité. Prenant en compte maintenant les causes spécifiques de mortalité, une association négative était trouvée entre le score d’IGF1 à un an et le RMS des décès pour maladie cardiovasculaire ou pathologie maligne. En conclusion, les patients traités par hormone de croissance pour leur hypopituitarisme ont une augmentation modeste de la mortalité qui semble inférieure à celle observée chez des patients ayant un panhypopituitarisme non traité par hormone de croissance. Les facteurs associés à l’augmentation de la mortalité sont le sexe féminin, un âge plus jeune, certaines étiologies et une concentration d’IGF1 plus basse au cours du traitement. Le traitement par GH chez les patients ayant un hypopituitarisme et un déficit en GH peut donc être considéré comme un traitement sûr. 

 
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