
Les glucocorticoïdes chez la femme enceinte, associés à une augmentation des troubles mentaux de l’enfant
Les glucocorticoïdes pendant la grossesse pourraient été liés à une augmentation des troubles mentaux chez l’enfant à long terme.

Les glucocorticoïdes pendant la grossesse pourraient été liés à une augmentation des troubles mentaux chez l’enfant à long terme. Ces molécules sont parfois utilisées chez la femmes enceinte dans deux grandes circonstances : en cas de menace d’accouchement prématuré, et chez les femmes présentant une maladie auto-immune ou inflammatoire. Cependant, il existe peu de données concernant les effets à long terme de ces thérapeutiques sur la santé mentale de l’enfant. C’est pourquoi, des chercheurs danois ont voulu approfondir cette question.
Ils ont donc mis au point une étude de cohorte, fondée sur l’analyse de plusieurs registres de leur pays, qui visait à étudier l'association entre l'exposition prénatale aux glucocorticoïdes systémiques et plusieurs types de troubles mentaux chez les enfants à l'âge de 15 ans. Les analyses ont ainsi porté sur 1 061 548 nourrissons danois (52% de sexe masculin) nés vivants de 1996 à 2016. Le suivi a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2018.
Parmi l’ensemble des nourrissons inclus, 31 518 étaient nés de mères présentant un risque d'accouchement prématuré et 288 747 de mères atteintes de maladies auto-immunes ou inflammatoires.
Les analyses ont alors montré que les enfants exposés pendant la grossesse avaient un risque multiplié entre 1,1 et 1,5 de présenter l’un des troubles mentaux analysés, par rapport aux enfants non exposés.
Dans le détail, parmi les enfants du groupe "menace d’accouchement prématuré", 6,6% des enfants exposés aux glucocorticoïdes présentaient un trouble du spectre autistique (TSA), contre 4,3% chez les non exposés ; 1,6%, une déficience intellectuelle, contre 1,3% ; 5,8% un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), contre 4,3% (RR, 1,3); et 7,2% des troubles de l'humeur, de l'anxiété et du stress, contre 4,6% (RR, 1,5).
Et parmi les enfants nés de mères atteintes de troubles auto-immuns ou inflammatoires, les risques pour les enfants exposés étaient de 4,8% (contre 3,8%) pour les TSA ; 1,1% (contre 0,8%) pour la déficience intellectuelle ; 5,5% (contre 4,4%) pour le TDAH ; et 6,6% (contre 4,6%) pour les troubles de l'humeur, de l'anxiété et du stress.
Les auteurs concluent que "ces données confortent la prudence dans l’utilisation des glucocorticoïdes chez les femmes enceintes".
Références :
Laugesen K, et al. JAMA Netw Open. 2025 Jan 2;8(1):e2453245. doi: 10.1001/jamanetworkopen.2024.53245.
https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2828648
La sélection de la rédaction
Médecin généraliste, serez-vous volontaire pour encadrer un docteur junior ?
A Rem
Non
En tant que MSU , je ne souhaite pas participer à cette mascarade. Il ne s’agit pas de formation, mais d’utilisation de ressource... Lire plus