
Cancer du col utérin : vaccination et dépistage en France, un bilan encourageant mais inégal
Les données de Santé publique France, publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, concernant la vaccination et le dépistage du cancer du col de l'utérus montrent que ces moyens sont largement sous-utilisés.

En France, le cancer du col de l’utérus demeure un problème de santé publique majeur, avec environ 3 100 nouveaux cas et 1 100 décès chaque année. Ce cancer, lié au papillomavirus humain (HPV), est pourtant largement évitable grâce à la vaccination et au dépistage régulier. Cependant, les dernières données de Santé publique France (SPF) sur ce sujet, publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH du 4 février) montrent que ces moyens de prévention et dépistage sont largement sous-utilisés. Ainsi, en 2023, la couverture vaccinale (CV) pour au moins une dose chez les filles de 15 ans était de 54,6%, et seulement de 44,7% pour deux doses chez les filles de 16 ans.
Ces chiffres apparaissaient cependant en hausse, de 6,8 et 3,2 points pour les CV à 1 et 2 doses respectivement par rapport à 2022. "La CV est en constante progression depuis 2016 à la faveur de la politique vaccinale mise en place", précisent les auteurs de l’étude.
En outre, des disparités territoriales importantes subsistaient, avec des taux plus bas dans le sud de la France (45,5% en Corse), en Ile-de France (45,8%), ainsi que dans les départements et régions d’outre-mer (Drom, entre 21,9 et 31,5%).
De nombreux efforts restent à faire
Concernant le dépistage, le taux de couverture national atteignait 59,5% entre 2020 et 2022. Il était en légère augmentation par rapport à la période précédente (58,5% en 2017-2019), mais restait en deçà des objectifs fixés par l’Organisation mondiale de la santé (70%) et du taux de couverture européen acceptable (75%).
Là aussi, on observait des disparités régionales et départementales avec des taux allant de 53,1% en Île-de-France à 67,1% en Bretagne. "Que ce soit pour les données de CV ou de dépistage, l’Île-de-France figurait parmi les régions avec les taux les plus faibles, tandis que la Bretagne se démarquait avec des taux bien plus élevés que d’autres régions", souligne le BEH. Les chiffres étaient particulièrement bas dans les Drom, sauf à La Réunion.
De nombreux efforts restent donc à faire dans lutte contre le cancer du col utérin, tant pour améliorer la prévention vaccinale que le dépistage, et particulièrement concernant les inégalités territoriales qui sont importantes dans ce domaine.
Références :
D’après le bulletin épidémiologique hebdomadaire (4 février)
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