Obésité : la chirurgie bariatrique démontre son efficacité sur la mortalité, mais au prix de complications à long terme

20/09/2019 Par Marielle Ammouche
Nutrition
Dans un contexte de forte croissance des interventions de chirurgie bariatrique, une équipe de chercheurs français a analysé l’impact à long terme de ces chirurgies (bypass gastrique ou sleeve gastrectomie) sur la morbimortalité.

Pour ce faire, les auteurs (Caisse nationale d’assurance maladie, CHRU de Brest, Hôpitaux européen Georges-Pompidou, Bichat et Pitié-Salpêtrière de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Université de Paris et Sorbonne université) ont analysé les données sur 7 ans de près de 18 000 sujets obèses, à partir du système national des données de santé (SNDS) géré par la Cnam. Parmi eux, 8966 patients avaient bénéficié d’une chirurgie bariatrique en 2009 (4955 par bypass gastrique et 4011 par sleeve gastrectomie). Ils ont été appariés à des sujets d’un groupe contrôle qui comprenait 8966 sujets obèses avec un indice de masse corporelle (IMC) pondéré similaire au 1er groupe, mais qui n’avaient pas bénéficié de chirurgie bariatrique. Il en ressort que la mortalité est abaissée dans le groupe de patients ayant été opérés (HR de 0,64 [95% CI 0,52–0,78] p<0,0001 pour le bypass ; et de 0,38 [0,29–0,50] p<0,0001, pour la sleeve). En revanche, l’étude montre que cet impact important sur la mortalité se fait au prix d’une augmentation des effets indésirables à long terme de cette chirurgie. Ainsi, le risque de complication amenant à une nouvelle intervention de chirurgie digestive (occlusion, ulcère hémorragique ou perforée, hernies pariétales...) est doublé. Il existe aussi une augmentation des hospitalisations dues à des carences nutritionnelles (essentiellement carence martiale et dénutrition), qui sont multipliées par 2 à 5 en fonction du type d’opération. En outre, l’étude a aussi mis en évidence un risque accru d’addiction à l’alcool, mais uniquement chez les patients ayant subi un bypass. Dans ce sous-groupe, ce risque était doublé par rapport aux patients non opérés. Mais aucune association n’a été retrouvée avec d’autres troubles psychiatriques et une des interventions de chirurgie bariatrique.

Faut-il ouvrir plus largement l'accès direct à certaines spécialités médicales ?

Patrick Rocher

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