Une équipe internationale a voulu vérifier si les caractéristiques globales et les tendances en termes d’incidence et de mortalité du cancer de la thyroïde chez les enfants et les adolescents avaient les mêmes caractéristiques que chez les adultes. Pour cela ils ont fait, chez les enfants et les adolescents âgés de 0 à 19 ans, une étude de population sur l’incidence du cancer de la thyroïde dans 49 pays et sur la mortalité par cancer de la thyroïde dans 27 pays à partir des données de la base de données de l’incidence du cancer chez l’enfant, à partir de la base de données de la mortalité de l’OMS et à partir de bases de données de l’incidence du cancer dans 5 continents. L’incidence, ajustée à l’âge, du cancer de la thyroïde chez les enfants et les adolescents âgés de 0 à 19 ans va de 0.4 (en Ouganda et au Kenya) à 13.4 (en Biélorussie) pour 1 million de personnes/année en 2008-2012. La variabilité des taux d’incidence d’un pays à l’autre dépend principalement de la variabilité dans l’incidence du cancer papillaire. Les taux d’incidence étaient quasiment toujours supérieurs chez les filles en comparaison des garçons et augmentait avec l’âge dans les deux sexes. Les augmentations rapides de l’incidence entre 1998-2002 et 2008-2012 ont été observées dans presque tous les pays. Les taux d’incidence spécifiques des pays, chez les enfants et les adolescents, sont très fortement corrélés (R > 0.8) avec les taux d’incidence observés chez les adultes comme le sont les variations temporelles dans les taux d’incidence respectifs (R > 0.6). Les décès par cancer de la thyroïde chez les enfants et adolescents de moins de 20 ans sont < 0.1 pour 10 millions de personnes/année dans chaque pays. En conclusion, l’incidence du cancer de la thyroïde chez les enfants et les adolescents suit une évolution en miroir de ce qui est observé chez l’adulte, ce qui suggère un rôle majeur du sur-diagnostic qui peut conduire à un sur-traitement, à la nécessité d’une prise en charge médicale tout au long de la vie et à des effets secondaires qui affectent de manière négative la qualité de vie. Les auteurs suggèrent que les recommandations actuelles visant à s’opposer au dépistage du cancer de la thyroïde dans une population adulte asymptomatique, qui n’a pas de facteur de risque spécifique, devraient être étendues de manière explicite aux enfants et aux adolescents.
La sélection de la rédaction
Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?
Albert Dezetter
Non
A partir du moment où il entretient ses capacités professionnelles, le médecin âgé conservera sa capacité à prescrire pour lui-mêm... Lire plus