Isotrétinoïne : les règles d’utilisation encore mal respectées

23/10/2020 Par Marielle Ammouche
Dermatologie
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte sur la persistance d’un nombre important de grossesses survenant chez des femmes traitées par isotrétinoïne, ainsi que d’effets secondaires psychiatriques.

Ainsi, environ 175 grossesses sont encore dénombrées chaque année chez des femmes exposées à l’isotrétinoïne, un chiffre qui ne faiblit pas depuis 10 ans. Pourtant, la prescription de ce traitement des formes sévères d’acné est strictement interdite pendant la grossesse, du fait d’un risque très élevé de malformations graves (plus de 30%) chez les fœtus (anomalies du cerveau, du visage ou du cœur). Par ailleurs, des cas de troubles psychiatriques graves (anxiété ou changements de l’humeur, dépression ou aggravation d’une dépression incluant des tentatives de suicide) sont toujours rapportés. Or les traitements à base d’isotrétinoïne ne doivent pourtant être prescrits qu’en dernière intention pour les acnés sévères. Des mesures de réduction des risques ont été mises en place (restriction des conditions de prescription et de délivrance, documents d’information, courriers de liaison…). Mais elles apparaissent insuffisantes. Face à ce constat, l’agence sanitaire tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Elle s’adresse aux médecins pour qu’ils ne prescrivent les traitements à base d’isotrétinoïne qu’en dernière intention, uniquement en cas d’échec des traitements classiques (antibiothérapie et traitements locaux). Une cure de 4 à 6 mois étant généralement suffisante. Il s’agit aussi de s’assurer de l’état psychologique du patient avant, pendant et après traitement (échelle ADRS, par exemple). Par ailleurs, le risque tératogène doit être limité par diverses mesures : contraception, tests de grossesse, divers documents d’information… L’ANSM prévoit de réunir par ailleurs début 2021, des représentants des professionnels de santé et des patients pour discuter d’actions à mettre en œuvre afin de poursuivre et de renforcer la réduction des risques liés à la prise de ces médicaments.

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2