Cardiologie au féminin : des facteurs de risque spécifiques de plus en plus étayés
D’après la Dre Maddalena Ardissino, chercheuse à l’Université d’Oxford en Angleterre, il y a une émergence de preuves quant à l’existence de facteurs de risques cardiovasculaires spécifiques à la population féminine. Son équipe de recherche a identifié plusieurs types de facteurs. Ainsi, un jeune âge lors du premier accouchement, un nombre élevé d’accouchement et un jeune âge lors de la survenue du premier cycle menstruel sont autant de facteurs augmentant le risque cardiovasculaire chez la femme. La Dre Aedissino suggère donc une inclusion de l’historique gynécologique et reproducteur de la femme dans la routine d’évaluation de ses risques cardiovasculaires. Impact de la ménopause Avant la ménopause, le taux conséquent d’œstrogènes chez la femme permet d’assurer une bonne vasodilatation des vaisseaux sanguins, de réduire le processus de fibrose ainsi que le stress oxydatif. Mais, à la ménopause, de nombreux changements hormonaux et physiologiques s’opèrent : dérèglements hormonaux (augmentation du taux d’androgènes, diminution du taux d’oestrogènes), activation thrombotique et vasoconstriction (augmentation du taux d’endothéline vasoconstrictrice), activation inflammatoire, augmentation du tonus sympathique. Toutes ces modifications augmentent le risque cardiovasculaire chez la femme, par plusieurs mécanismes différents : « Ainsi, l’activité sympathique augmente la résistance à l’insuline, le système inflammatoire change peut engendrer des comorbidités inflammatoires comme des pathologies rhumatismales, et surtout, il y a un risque accru de développer de l’hypertension, qui reste le facteur de risque cardiovasculaire le plus préoccupant chez la femme»*, explique la Pre Angela Maas, cardiologue aux Pays-Bas. Ces modifications spécifiques à la ménopause s’ajoutent donc, chez la femme, aux facteurs de risque cardiovasculaire « classiques » qui se développent avec l’âge, comme par exemple le taux de cholestérol.
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