La caféine ne fait pas mauvais ménage avec l’insuffisance cardiaque
Il est assez habituel de décommander la consommation de café aux patients souffrant d’insuffisance cardiaque, notamment dans les formes systoliques, c’est-à-dire à fraction d’éjection diminuée, inférieure à 50%. Dans un essai contrôlé randomisé, certes de petite taille (51 patients), des auteurs brésiliens tordent le cou à cette recommandation, considérant que la caféine n’a pas d’impact significatif, en particulier sur les troubles du rythme. Publiés dans JAMA Internal Medicine, les résultats de cet essai ont donc concernés 51 patients, d’âge moyen 60.6 ans, souffrant d’une insuffisance ventriculaire gauche qualifiée de modérée à sévère, avec une fraction d’éjection en moyenne de 29%. Parmi ces patients, 31% avaient un défibrillateur implanté. Ils étaient randomisés en deux groupes, le groupe 1 recevant une capsule de 100 mg de caféine toutes les heures durant 5 heures consécutives, le groupe 2 recevant à la place une capsule ne contenant que du lactose, tous les patients étant invités à consommer 100 ml de café décaféiné toutes les heures durant ces 5 heures consécutives. Aucune différence significative entre les deux groupes n’était observée s’agissant du nombre d’événements anormaux enregistrés sur les ECG, que les enregistrements soient faits au repos ou durant des exercices modérés. Pour les auteurs, la consommation de café n’augmente pas le risque de trouble du rythme chez des patients souffrant d’insuffisance cardiaque systolique. La consommation de café n’a donc pas à être déconseillée chez ces patients, à condition que cette consommation reste modérée !
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