FMC : 10 points clésCoqueluche

La vaccination, qui est recommandée dorénavant chez les femmes enceintes, permet de protéger les nourrissons, qui sont à risque de formes graves.

Dr Guy Scémama
  1. 01
    Point formation n°1

    La coqueluche, liée à Bordetella pertussis, est une maladie potentiellement grave chez le
    nouveau-né, le nourrisson, la femme enceinte et les personnes âgées et à risque infectieux sévère. L’immunité acquise, que ce soit par la maladie ou la vaccination, n’est pas définitive, elle dure entre six et huit ans.

  2. 02

    Chaque année dans le monde, 40 à 60 millions de personnes contractent la maladie ; et 300 000 enfants en meurent. Du fait d’un relâchement des rappels vaccinaux chez les adolescents et adultes, ces dernières décennies ont été marquées, en France, par plusieurs pics épidémiques (1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013 et 2017). Cependant, en 2020-2021, du fait de l’épidémie de Covid-19, un nombre de cas de coqueluche parmi les plus bas depuis 1996, notamment chez les nourrissons, a été recensé.

  3. 03

    Après une incubation de sept à dix jours apparaît une rhinopharyngite banale pendant cinq à dix jours (phase catarrhale), période de haute contagiosité, laissant place à la phase de quintes. La toux devient particulièrement gênante, parfois cyanosante, réalisant des quintes émétisantes et incessantes pouvant durer une minute, plus volontiers nocturnes ou après stimulation. Cette phase dure environ trois semaines. Puis c’est la phase de convalescence, durant laquelle la toux persiste mais devient progressivement moins sévère. La toux dure au total deux à trois mois. Les enfants et adultes déjà vaccinés sont sujets à des coqueluches atténuées.

  4. 04

    Chez le nouveau-né et le nourrisson, la clinique peut être nettement plus sévère. Les signes digestifs peuvent conduire à une déshydratation et à une dénutrition, les quintes asphyxiantes à des apnées et bradycardies profondes.

  5. 05

    La culture de la bactérie est une méthode diagnostique fiable si elle est pratiquée dans les deux à trois premières semaines de la maladie. La PCR sur sécrétions nasopharyngées est à la fois rapide et fiable, et apparaît aujourd’hui comme le test diagnostique de choix. La sérologie est fiable à condition qu’il n’y ait pas eu de vaccination dans les six mois précédant le test. En pratique, PCR et sérologie doivent être réalisées.

  6. 06

    L’hospitalisation est systématique avant l’âge de 6 mois. Le nursing et la surveillance rapprochée éviteront la survenue de complications : monitoring cardiorespiratoire, fractionnement des repas, voire gavage gastrique, traitement antireflux, kinésithérapie respiratoire, oxygénothérapie et matériel de réanimation à proximité immédiate.

  7. 07

    Après l’âge de 6 mois, en l’absence de complications, une surveillance à domicile est préconisée, avec isolement pendant au minimum cinq jours après le début de l’antibiothérapie. Prévoir une hydratation suffisante ainsi qu’une alimentation fractionnée si besoin.

  8. 08
    Point formation n°8

    L’antibiothérapie (macrolides) a pour objectif de diminuer la phase de contagiosité (3 à 5 jours vs 3 semaines) ; elle n’influence pas l’évolution clinique. Le retour en crèche est autorisé après cinq jours de ce traitement, contre un mois sans traitement. L’antibiothérapie n’a pas ou peu d’effets sur l’évolution de la maladie elle-même, sauf en cas d’administration précoce.

  9. 09

    La prévention repose sur :
    - l’antibiothérapie des sujets contacts, qui est indiquée pour une durée de dix jours ; la prescription de macrolide étant la règle ;
    - le vaccin acellulaire combiné, qui a une bonne tolérance et est très efficace. Son schéma est simple :
         . primovaccination : deux injections à 2 et 4 mois ;
         . rappel à 11 mois et 6 ans ;
         . entre 11 et 13 ans, rappel avec un vaccin contenant une dose réduite d’antigène anticoquelucheux (dTcaPolio) ;
         . un rappel est recommandé à 25 ans en l’absence de rappel depuis plus de cinq ans, puis éventuellement tous les dix ans.
    En outre, pour certaines professions (personnels soignants, en Ehpad, en contact avec des nourrissons, étudiants médicaux et paramédicaux…), les rappels administrés à l’âge de 25, 45 et 65 ans comportent désormais le vaccin contre la coqueluche.

  10. 10

    Dans le but de prévenir la survenue de coqueluche chez les nouveau-nés et les très jeunes nourrissons, il est préconisé de vacciner la femme enceinte à partir du deuxième trimestre de la grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 SA. En l’absence de vaccination de la femme enceinte pendant la grossesse, le vaccin est recommandé pour la mère en post-partum immédiat, avant la sortie de la maternité.

Références :

- Haute Autorité de santé. Recommandation vaccinale contre la coqueluche chez la femme enceinte. Avril 2022.
- santepubliquefrance.fr
- https://vaccination-info-service.fr/

Le Dr Guy Scémama déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.