Warning.

Aide à mourir : les fédérations hospitalières inquiètes sur sa mise en œuvre

Auditionnées par la commission spéciale de l'Assemblée nationale dans le cadre de la loi sur l'aide à mourir, les fédérations hospitalières (hôpitaux publics, privés, établissements d'aide à la personne privés solidaires...) ont fait part de leur inquiétude sur la mise en œuvre concrète de la loi. 

24/04/2024 Par Sandy Bonin 5 à 10 min
Ethique
Warning.

La possibilité d'assistance au suicide ouverte par le projet de loi sur la fin de vie soulève plusieurs défis de mise en œuvre concrète, en raison notamment des réticences d'une partie des soignants, ont averti, mardi 23 avril, les fédérations hospitalières devant la commission spéciale de l'Assemblée nationale, présidée par Agnès Firmin le Bodo.

"Les conditions cumulatives d'accès à cette aide à mourir sont claires et nécessaires, elles posent des garde-fous indispensables qui doivent être sanctuarisés", a souligné Béatrice Noëllec, directrice des relations institutionnelles de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). Mais "il faut répondre dans ce débat aux inquiétudes de la communauté médicale", actuellement sous tension, en lui donnant des "garanties", a-t-elle ajouté.

D'après le texte, si un malade souhaite se donne la mort, des soignants devront être présents pour intervenir en cas de difficulté. Cela "pose question", alors "qu'un certain nombre de soignants sont assez opposés à leur implication directe", a noté Bertrand Guidet, président du comité éthique de la Fédération hospitalière de France (hôpitaux publics). Si le malade "ne se sent pas capable de prendre la dose létale", ou "s'il vomit son traitement", "quelle attitude adopter ?, a-t-il interrogé.

Elisabeth Hubert, ex-ministre de la Santé publique et présidente de la Fédération des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad), s'est, pour sa part, opposée à ce volet du projet de loi. Beaucoup d'établissements, en zone sous-dense, fonctionnent avec de très faibles effectifs. "Que ferons-nous si [...] tous refusent d'être associés à l'aide active à mourir ? Nous serons contraints d'appliquer la loi, mais comment ?", a-t-elle interrogé.

Olivier Guérin, conseiller médical de la Fehap (établissements d'aide à la personne privés solidaires), a proposé de "faire émerger" la possibilité d'une "clause de conscience collective" à l'échelle d'une équipe de soins. Il a souligné une autre "inquiétude" : la notion floue de pronostic vital engagé "à moyen terme, extrêmement complexe" à définir. Il a, par ailleurs, appelé à mettre en place un suivi psychologique pour tout "volontaire" amené à administrer un produit létal, et à exclure les Ehpad des lieux ou sera pratiquée l'aide à mourir, au regard de "la vie communautaire" et des liens entre résidents.

[Avec AFP] 

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

4 débatteurs en ligne4 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2