Cancer du sein : le dépistage en baisse
Les nouveaux chiffres concernant le dépistage du cancer du sein viennent de tomber. Et ils ne sont pas bons.
Le taux de participation reste faible, à seulement 46,5% sur la période 2022-2023. Et il est même en baisse par rapport à la période précédente (47,7% en 2021-2022). Elément positif cependant, la participation la plus récente, en 2023, semble en hausse avec environ 2 620 500 femmes qui ont réalisé une mammographie de dépistage organisé, soit un taux national de participation de 48,2% (versus 44,8% en 2022). Mais les chiffres doivent être regardés sur une période de deux ans pour être comparables avec les périodes précédentes.
Les taux les plus élevés sont observés en Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Bretagne ; les plus bas en Guyane, en Corse et en Paca. Les tendances évolutives par régions confirment la baisse, sauf dans les Hauts-de-France.
La France peine à atteindre l'objectif européen d'au moins 70%. Le niveau de participation a tendance à reculer dans le pays depuis une dizaine d'années, avec, en plus, des répercussions de la crise Covid. "Après avoir augmenté jusqu'en 2011-2012 pour atteindre un pic à 52,3%, la participation au programme est depuis en diminution, pour toutes les tranches d'âge et toutes les régions", souligne ainsi l'étude. Un impact de la crise Covid "perdure", pointe l'agence sanitaire, selon laquelle "le cycle des invitations" au dépistage du cancer s'en est trouvé "perturbé", les délais dans la prise de rendez-vous allongés, et "donc la réalisation des mammographies".
Qui plus est, depuis 2015 environ, "la baisse progressive de l'offre en sénologie avait déjà impliqué des difficultés dans la prise de rendez-vous, avec un allongement progressif", note l'étude. "Il est probable que les conséquences des perturbations dues au Covid auront à nouveau un impact sur le calcul de la participation 2024" - année où s'appliquera en plus la nouvelle organisation du dépistage, pour lequel l'Assurance maladie a repris la main sur les invitations.
Outre la crise Covid, une précédente étude de SPF avançait en juillet plusieurs hypothèses pour expliquer la tendance à la baisse de participation au dépistage du cancer du sein, dont le "doute sur l'utilité" ou la "désertification médicale".
Par ailleurs, le dépistage organisé a permis de détecter 16 202 cancers en 2019 et 14 800 en 2020, du fait de la baisse du dépistage en 2020. "En parallèle, le taux de détection de cancer parmi les femmes qui font leur dépistage est en augmentation régulière", grâce à l’amélioration des pratiques de dépistage, et en cohérence avec l’augmentation observée de l’incidence du cancer du sein en population générale.
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