
Exercer 10 ans la médecine ou rembourser ses études : l'ultimatum de ces députés centristes
Ces députés du groupe Horizons proposent également de supprimer la spécialité de médecine générale.

Supprimer la spécialité de médecine générale et former les généralistes en six ans, obliger les praticiens qui abandonneraient la pratique avant dix années d'exercice à rembourser leurs études… Ce sont certaines des mesures chocs avancées par des députés du groupe Horizons, dans une proposition de résolution déposée lundi 3 février à l'Assemblée nationale. "Depuis vingt ans, les Français nous disent qu'ils ont des difficultés à trouver des médecins. En 2023, 30% de la population n'avait pas accès à un généraliste", rappellent les élus en préambule de cette proposition, pointant l'éclatement des tutelles des administration en charge de l'offre de soins en France et "l'éparpillement des responsabilités" dans la santé.
"Il est nécessaire de porter les attendus d'une réforme systémique du domaine de la santé", insistent les députés qui proposent, tout d'abord, de placer l'enseignement de toutes les professions médicales et paramédicales sous "l'autorité seul du ministre en charge de la santé".
Plus de spécialité de médecine générale ?
Ils souhaitent, par ailleurs, "placer sous l'autorité du seul ministre de la santé les directeurs généraux" des ARS, des CHU et d'hôpitaux, "afin également de créer une unité de commandement où tous les acteurs concourent à atteindre des objectifs", peut-on lire dans l'article unique de cette proposition de résolution. Ce placement sous l'autorité seule du ministère de la santé vaut aussi pour le directeur général de la Cnam "sans renoncer au paritarisme", précisent les députés.
Surtout, ces élus proposent la suppression de la spécialité de médecine générale. Les généralistes doivent, selon les élus, être formés en six années. Une durée que les députés justifient : "Beaucoup de médecins étrangers, exerçant en France, ont cette durée d’études", tout comme les médecins français retraités", estiment les élus. "Car conserver les internes de médecine générale pendant dix ans dans le domaine hospitalier ne trouve plus de justification et retarde leur arrivée dans la médecine de ville", poursuivent-ils.
Rembourser ses études
Les députés prévoient aussi de rétablir le recrutement territorial des instituts de formation en soins infirmiers "et donc [de] mettre fin aux dispositifs de Parcoursup les concernant", ainsi que de lancer une expérimentation pour repêcher les étudiants n'ayant pas réussi le concours d'entrée en médecine. Ces jeunes seront alors "destinés à être médecins généralistes et accompli[ront] tous leurs stages, ainsi que leurs dix premières années de pratique, dans des départements sous-dotés", ajoutent-ils.
Dernière proposition de ces députés, et non des moindres : "Prévoir une règle de portée générale visant à imposer l’exercice pendant dix ans minimum - appréciée sur une période de quinze ans – la pratique de médecin." "À défaut, de pouvoir prouver cette condition dans les quinze années suivant l’obtention de leur diplôme, le professionnel de santé concerné rembourserait le montant de ses études à la puissance publique", insistent-ils.
Pour l'heure, la date d'examen de ce texte n'est connue.
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