Agnès Buzyn : "Les pratiques avancées libéreront du temps médical"

réalisés doivent constituer des moments importants de cette initiative du travail en équipe. Mais c’est tout autant le cas pour les enseignements théoriques en ce qui concerne l’apprentissage en commun. Ce n’est évidemment pas possible pour toutes les filières et pour toutes les unités d’enseignement. Mais il est très important qu’à chaque fois que ces décloisonnements apparaissent possibles ils soient envisagés et mis en œuvre. À cet égard, le service sanitaire qui permettra d’intégrer la pratique de la prévention dans les parcours d’études concernera tous les étudiants en santé.
La dernière édition de l’atlas démographique du CNOM fait état d’une diminution de 25 % du nombre de généralistes sur la période 2007-2025. Comment faire face ? Par le développement des pratiques avancées permettant de « libérer du temps médical » ?
Il n’y aura à l’évidence pas de solution unique pour nous permettre de traverser cette période délicate. Depuis plusieurs années – et cette année encore – une attention particulière a été apportée au nombre de postes offerts en médecine générale à l’entrée de l’internat. Avec l’achèvement de la filiarisation – et la création des DES de gériatrie et de médecine d’urgence que j’ai évoqués – nous savons par ailleurs que les internes qui sortiront du 3e cycle en 2020 exerceront effectivement la médecine générale et ne se réorienteront pas vers d’autres spécialités. Diverses mesures présentées dans le cadre du plan d’accès aux soins que le Premier ministre a annoncé le 13 octobre visent enfin à utiliser au mieux le temps médical : celui-ci sera d’autant plus précieux que la situation sera tendue sur le plan démographique. Dans ce contexte, les pratiques avancées, notamment la pratique avancée infirmière, représentent une démarche porteuse d’un important potentiel, pour « libérer du temps médical » comme vous le dites. Mais également pour améliorer la prise en charge des patients comme pour offrir de nouvelles perspectives d’évolution de carrière à certains infirmiers.
Quelles mesures comptez-vous prendre pour favoriser le développement de la télémédecine, notamment les téléconsultations, la télésurveillance… ? Ne faudrait-il pas faire de ces nouveaux moyens des leviers pour développer la forfaitisation de la prise en charge de patients chroniques ?
Comme vous avez pu le noter, le PLFSS pour 2018 comporte une avancée capitale pour lever le frein majeur au développement de la télémédecine, en intégrant son financement dans un cadre de droit commun pour la généraliser et en confiant aux partenaires conventionnels le soin de fixer les tarifs et les modalités de réalisation des actes. Les négociations concerneront dans un premier temps la téléconsultation et la télé-expertise et, dans un second temps, la télésurveillance dont il faut prendre en compte les spécificités. En effet, la télésurveillance suppose que plusieurs types d’acteurs se coordonnent autour du patient : que ce soit pour effectuer la télésurveillance médicale, pour fournir la...
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