
Circoncision rituelle : un médecin interdit d'exercer par l'Ordre après le décès d'un bébé
La chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins a sanctionné un généraliste d'une interdiction d'exercer durant trois ans pour avoir pratiqué des anesthésies dans des conditions problématiques dans le cadre de circoncisions rituelles, informe Sud-Ouest. Un nourrisson de deux mois est décédé.

Le 25 mai 2022, un nourrisson de deux mois décédait à Latresne, près de Bordeaux, quelques heures après avoir subi une circoncision rituelle. Si, pour l'heure, aucun lien n'a été établi avec le décès du bébé, la pratique du généraliste ayant réalisé sur le nourrisson plusieurs injections de produit anesthésiant a été mise en cause par l'Ordre des médecins.
Il est reproché à ce médecin d'avoir réalisé une procédure d'anesthésie loco-régionale "qui excédait sa compétence de généraliste et ne pouvait être mise en œuvre que sous la responsabilité d'un médecin anesthésiste-réanimateur", indique Sud-Ouest, qui cite la décision de la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins. Il n'aurait pas fait de consultation pré-anesthésique, n'aurait pas pris les constantes et n'aurait pas renseigné de fiche permettant d’assurer la traçabilité des produits injectés ou de connaître les doses utilisées. L'anesthésie a par ailleurs été réalisée "dans une maison d'habitation louée pour la circonstance" - 17 circoncisions ayant été pratiquées ce jour-là - "sans disposer d'une installation convenable et des moyens techniques, notamment de réanimation, suffisants", détaille Sud-Ouest.
Le médecin, mis en examen pour homicide involontaire, a annoncé son intention de contester cette interdiction d'exercer devant le Conseil d'Etat. "Mon client estime avoir seulement pratiqué une anesthésie locale pour laquelle il était parfaitement compétent. Il souhaite s’expliquer devant le juge d’instruction car il est inadmissible pour lui de supporter le soupçon d’avoir tué un enfant. La présence d’un médecin auprès d’un circonciseur est une sécurité. Mais en cas de problème, ils ont leur ordre sur le dos, la justice civile, et éventuellement la justice pénale", réagit son avocat, Me Pierre-Henri Lebrun, auprès de Sud-Ouest.
Quelques semaines auparavant, un autre médecin s'est vu lui aussi infliger une interdiction d'exercer de trois ans pour des circoncisions réalisées à Bordeaux par le Centre de circoncision rituelle. A la suite de plusieurs plaintes de parents, l'Ordre lui reproche l'absence de consultation médicale pré-opératoire, d'avoir confié les visites de contrôle et le suivi des soins à un imam sans compétence médicale, de ne pas avoir pris en charge la douleur et d'avoir immobilisé les jambes d'un enfant avec une sangle.
[avec Sudouest.fr]
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