Voilà plusieurs jours que l'hôpital d'Auxerre fait face à une pénurie de carboplatine. Les patients qui suivent une chimiothérapie doivent changer de traitement ou faire 80 kilomètres jusqu'à l'hôpital voisin.
"C'est la première fois qu'une pénurie si importante et si longue nous arrive sans que personne ne puisse nous approvisionner", explique le docteur Frédéric Martin, pharmacien au centre hospitalier d'Auxerre. Depuis plus d'une semaine, l'établissement fait en effet face à une pénurie de carboplatine.
Les patients sous traitement sont donc invités à changer de molécule, s'ils peuvent les supporter, ou à se rendre à l'hôpital de Sens, à 80 kilomètres. Mais "notre capacité à trouver des alternatives ne s'accroit pas en parallèle", alerte Frédéric Martin.
La cause de cette pénurie ? Une production défaillante en Asie. "La politique menée depuis quinze ans fait que l'on veut absolument les médicaments les moins chers possible, et on accepte des produits faits à l'autre bout du monde. Le nombre de ruptures ne cesse d'augmenter, alors on va aller vers d'autres difficultés de plus en plus prenantes, pour faire en sorte que nos patients soient quand même traités", déplore le pharmacien.
Sur le carboplatine, la situation ne devrait pas revenir à la normale avant fin juillet. Et à l'hôpital de Sens, on est déjà "en tension" sur ce produit.
[Avec Francebleu.fr]
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