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"Misère de nos hôpitaux" : une enquête à Marseille en 1938

d’autres malades agoniser près d’eux.

Faut-il aussi dire que le service de réception n’est pas équipé comme il conviendrait. Trop de nouveaux arrivants pénètrent dans les salles avec leurs vêtements parasités.

Une autre nécessité évidente, c’est celle des lits d'hospices. Nos salles sont encombrées de malades chroniques, infirmes ou impotents qui seraient mieux dans les hospices et cela pour le plus grand profit des fonds publics.

La situation actuelle qui est affligeante trouve son origine dans un passé lointain. On a laissé faire au début et le mal a fait boule de neige."

 

 

C'est en visitant l'hôpital de la Conception que, déplore le journaliste, "l’on touche le fond de la misère" : manque de place, insuffisance de personnel et surtout, hygiène déplorable :

 

"Le pavillon des accouchements est un exemple typique de l'encombrement, ou plutôt du surencombrement des hôpitaux.
Le bâtiment est hors de proportions avec les nécessités du service. Comme on a trop de pensionnaires, on en a mis partout. La plus petite pièce renferme plusieurs lits. Quant aux locaux indispensables aux soins spéciaux, au matériel et au personnel, on les a réduits plus qu'au maximum. [...]
Pour le nettoyage de tous ces bébés, il y a un lavabo minuscule, un lavabo qui ne comporte même pas de baignoire. Pas de pèse-bébé approprié, mais une vieille balance commerciale pour surveiller la croissance de tant de nourrissons.
Naturellement, de nombreux bébés sont nourris au lait artificiel. Or le service ne dispose même pas de ces marmites si pratiques pour stériliser les biberons qui sont, d'autre part, en nombre notablement insuffisant."

 

Là encore, un professeur témoigne de l’indigence de son service :

"La clinique obstétricale, créée en 1878, devait à l'origine recevoir la moitié des accouchements s'effectuant dans les hôpitaux de Marseille, soit deux cents accouchements par an.
Depuis, l’enfant a grandi, mais ses vêtements n'ont pas été modifiés et il étouffe dedans. Le nombre des accouchements est six fois plus important et la salle de travail est toujours identique. Elle pourrait pourtant être améliorée à peu de frais. 
– Et les consultations ? 
– Les consultations étaient inexistantes en 1910. Maintenant, nous en comptons plus de dix mille annuellement, mais nous sommes privés des locaux indispensables. Des améliorations doivent être apportées d’urgence aussi bien en ce qui concerne les locaux qu'en ce qui concerne le matériel."
 

 

Certes, les malades payent désormais une partie de leur séjour à l'hôpital, qui sort donc de la logique purement caritative qui prévalait jusqu'à la fin du XIXe siècle. Mais la baisse du revenu...

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