Un généraliste soupçonné d’avoir abusé de trois jeunes patients suspendu par l’Ordre  

10/11/2021 Par Marion Jort
Déontologie
Plusieurs patients d’un généraliste de Loire-Atlantique l’ont accusé d’avoir caressé leurs parties génitales pendant des consultations sans rapport avec des problèmes d’ordre sexuel. Le médecin a été interdit d’exercer pendant deux ans.  

Ils sont trois patients à avoir dénoncé les agissements d’un généraliste d’Aigrefeuille-sur-Maine (Loire-Atlantique). En mai 2020, ce praticien âgé de 55 ans aurait d’abord “baissé le caleçon” d’un jeune homme de 19 ans, “examiné ses organes génitaux” et “décalotté sa verge” avant de l’interroger sur des problèmes d’ordre sexuel. Mais ce jeune patient venait consulter pour… une oppression thoracique et des douleurs digestives. Même scénario pour un patient, âgé de 21 ans. Il lui aurait “touché les testicules” lors d’une consultation alors qu’il venait pour un lumbago. Enfin, il aurait masturbé un troisième patient de 23 ans.  

Mis en examen, le médecin était néanmoins autorisé à téléconsulter avant son audience devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins des Pays-de-la-Loire, le 26 octobre dernier. Mais pour cette dernière, ces fautes sont “d’une extrême gravité” et “de nature à déconsidérer la profession”. Revenant sur les faits, elle a estimé que “de tels gestes et interrogatoires médicaux paraissent totalement étrangers aux symptômes” décrits par le premier patient. “Au demeurant, le docteur n’a pas été en mesure de préciser, lors de l’audience, les pathologies recherchées par l’examen des organes génitaux”, a aussi relevé l’instance disciplinaire. Concernant la masturbation du dernier patient, “si le praticien soutient que ce geste fait suite à une érection spontanée lors d’un examen de contrôle de sa verge cette circonstance – à la supposer établie – n’est en tout état de cause pas de nature à atténuer la gravité du manquement déontologique ainsi commis”, a-t-elle ajouté.  

“Le docteur a admis procéder à des examens cliniques complets systématiques de ses patients masculins, aborder avec eux librement le sujet de la sexualité et des dangers de la pornographie, et avoir masturbé l’un de ses patients lors d’une consultation”, a enfin déclaré la chambre disciplinaire qui a donc décidé de le sanctionner de deux ans d’interdiction d’exercice et d’un an supplémentaire avec sursis. “Eu égard d’une part à la gravité des manquements commis et à la nature de la remise en cause exprimée par le docteur, lequel qualifie les faits de ‘dérapage’, et d’autre part du travail d’accompagnement psychiatrique entrepris par le docteur, il y a lieu de prononcer la sanction d’interdiction d’exercer durant trois ans, dont un an assorti du sursis”, a-t-elle statué.  

L’avocate du médecin, elle, a plaidé l'indulgence avant le procès au pénal. Elle souhaitait une “sanction symbolique” qui aurait été plus adaptée “au regard de la compréhension de son client par rapport à ce dérapage disciplinaire”. Le médecin a un mois pour faire appel. S’il y renonce, sa suspension sera effective au 1er janvier 2022, jusqu’au 31 décembre 2023.  

[avec L’Hebdo de Sèvre & Maine]  

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