Trois ans dans un désert pour chaque jeune médecin : qui dit mieux?

Après le vote par le sénat d’un amendement au PLFSS 2022 conditionnant le conventionnement des jeunes médecins à un remplacement de six mois dans une zone sous-dotée, c’est au tour de quarante députés de déposer un projet de loi afin de lutter contre la désertification médicale. Si l’amendement de la sénatrice Corinne Imbert a fait grincer les dents des syndicats d’internes, le projet porté par Thierry Benoit (UDI) prévoit, dans sa mesure phare, l’obligation pour tous les nouveaux médecins thésés de passer dans une zone sous-dotée pendant… trois ans. Il sera présenté dans son intégralité vendredi 19 novembre à l’assemblée, par quarante députés.
“J’observe que, depuis 15 ans, tous les ministres de la Santé ont proposé des mesures incitatives pour faire venir des médecins dans des déserts médicaux : défiscalisation, prime à l’installation, télémédecine, maison de santé pluridisciplinaire, communauté hospitalière de territoire, etc. Tout a été fait… tout. Mais ça ne suffit pas”, se justifie le député d’Ille-et-Vilaine (Bretagne) auprès de Ouest-France. “La médecine est libérale mais elle doit être régulée”, estime-t-il encore. L’élu est par ailleurs convaincu que les médecins qui seront obligés d’aller dans les déserts médicaux pourront “s’y attacher”.
A ses yeux, les études de médecine étant “financées par l’argent public” et “le remboursement des consultations” étant “assuré par la Sécurité sociale qui est abondée par les cotisations sociales des citoyens”, il est “normal” que les médecins exercent dans les territoires en besoin.
Parmi ses autres propositions : un préavis d’un an pour changer de lieu d’exercice afin que les ARS aient le temps trouver un remplaçant, l’installation en zone sur-dotée conditionnée au départ à la retraite d’un médecin ou encore ou la publication officielle du nombre de praticiens formés...
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