La fin progressive du stationnement gratuit met en colère les professionnels des soins primaires

13/05/2017 Par Catherine le Borgne

Les médecins, infirmiers, podologues ou encore sages-femmes regroupés dans la Fédération des soins primaires se sont inquiétées mardi d'une remise en cause par certaines communes de la gratuité du stationnement pour les visites à domicile, au détriment de l'accès aux soins des patients. "Depuis plusieurs années" et "à plusieurs reprises ces derniers mois", les professionnels "en visite chez leurs patients sont, dans certaines municipalités, invités à payer leur stationnement ou bien verbalisés", regrette dans un communiqué la Fédération des soins primaires, qui regroupe des syndicats de médecins (MG France), d'infirmiers (Sniil) ou encore de sages-femmes (ANSFL) pour ne citer qu'eux. L'apposition du caducée sur le pare- brise n'est manifestement plus un blanc-seing. Après Paris ou encore Lille, la ville de Lyon a décidé de mettre fin à la "gratuité totale" du stationnement des professionnels de santé, qui ne peut selon elle être maintenue et fait encore l'objet de négociations avec les principaux concernés. La proposition d'un abonnement annuel de 240 euros - ou 120 euros pour les personnes qui effectuent au moins 120 visites à domicile par an - sans limite de temps pour stationner partout dans la ville, est sur la table, mais elle est loin de faire l'unanimité. La FSP, qui s'inquiète de voir ce type de mesures se multiplier, réclame ainsi aux "mairies concernées" le "retrait des taxes de stationnement" et "le rétablissement de la tolérance qui prévalait jusqu'alors". Celle-ci profite "d'abord aux patients", en particulier aux "plus vulnérables", et s'avère essentiel pour favoriser les soins à domicile, souligne la fédération. Reconnaissant "des dérives" chez certains professionnels tentés d'utiliser leur caducée pour "se garer en centre-ville" en dehors de leurs heures de travail, le président de la FSP Philippe Marissal prône par exemple la mise en place d'un document spécifique pour les généralistes, infirmières et autres kinés qui "font du domicile". L'Union nationale des professionnels de santé (UNPS), qui représente douze professions, s'est également inquiétée mardi de verbalisations "de plus en plus" courantes et de cartes de stationnement aux tarifs "prohibitifs". Elle souhaite qu'"une concertation s'ouvre afin de trouver des solutions pérennes pour garantir à tous les patients un même accès aux soignants" et réclame une "entrevue" au ministère de l'Intérieur. [Avec AFP]  

Faut-il ouvrir plus largement l'accès direct à certaines spécialités médicales ?

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