Homéopathie : ce que dit vraiment le communiqué des Académies de médecine et de pharmacie
En finir avec les diplômes d'homéopathie dans les facs, en finir avec le remboursement par la Sécurité sociale, mais pas forcément avec l'usage des produits homéopathiques ni l'enseignement des médecines complémentaires. C'est ce que disent les académies de médecine et de pharmacie dans un communiqué commun diffusé ce jeudi. "Il n'est pas contraire à l'éthique ni aux bonnes pratiques d'user de préparations homéopathiques, dans les situations où l'emploi d'une thérapie complémentaire est souhaitée, à condition que celle-ci n'induise pas une perte de chance en retardant la procédure diagnostique et/ou l'établissement d'un traitement reconnu efficace, sous condition que le médecin soit conscient qu'il use d'un placebo avec attente", estiment les académiciens. Et les scientifiques ajoutent "qu'il n'est pas acceptable d'user de l'homéopathie comme une 'médecine alternative' dans les autres situations."
Concernant le remboursement, sur lequel doit trancher dans les prochains mois la HAS, les académiciens estiment "qu'aucune préparation homéopathique ne [peut] être remboursée par l'Assurance maladie tant que la démonstration d'un service médical rendu suffisant n'en aura pas été apportée". Si les scientifiques appellent à ce "qu'aucun diplôme universitaire d'homéopathie" ne soit délivré par les facultés de médecine et de pharmacie, ils soulignent en revanche l'importance "d'inclure ou de renforcer" un enseignement dédié à "la relation médecin-malade, à ses effets non spécifiques, aux effets placebo avec attente, aux effets bénéfiques du conditionnement, et au bon usage des médecins complémentaires intégratives". Les académies de médecine et de pharmacie suggèrent la création d'un site officiel, labellisé par l'Etat, pour fournir aux consommateurs une base "indépendante et actualisée" d'information sur les "thérapies complémentaires". Elles proposent aussi de faire mentionner sur toutes les préparations homéopathiques délivrées en pharmacies, la composition et la dilution "en termes compréhensibles", sans revendication thérapeutique.
Enfin, l'Académie de médecine rappelle qu'elle a déjà pris position à plusieurs reprises au sujet de l'homéopathie. Dès 1984, les académiciens avaient condamné les diplômes ou certificats d'homéopathie dans les facs de médecine, de pharmacie et les écoles vétérinaires. "Un tel titre universitaire aurait pour effet de cautionner une méthode thérapeutique qui n’est pas acceptée ni utilisée par la plus grande partie du corps médical", écrivaient déjà les scientifiques il y a 35 ans… Lire le communiqué des Académies de médecine et de pharmacie
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