Diabétique, la championne du monde de karaté ne peut pas entrer dans la police

13/11/2018 Par Catherine le Borgne
Patients

Telle est la dure règle en cours dans la police (mais aussi dans la gendarmerie) : le diabète est considéré comme une contre-indication au recrutement. Championne du monde et quintuple championne de France en titre de karaté, Alizée Agier se démène pour faire évoluer une législation qui lui interdit de devenir policière.

"J'ai réussi mes concours pour devenir gardien de la paix en 2016. Mais lors de la visite médicale, quand j'ai coché “oui” à la question “êtes-vous diabétique ?”, cette ouverture professionnelle s'est subitement refermée", expose Alizée Agier dans lefigaro.fr. La situation paraît d'autant plus injuste aux yeux de la jeune femme qu'elle est en pleine possession de ses moyens physiques. Son diabète est stabilisé et malgré une insulinodépendance, elle n'a jamais eu de crise d'hypoglycémie majeure. La championne a donc décidé d'attaquer la décision du préfet de la zone de défense et de sécurité Est, à Strasbourg, devant le tribunal administratif. Selon son avocate, il s'agit ni plus ni moins "d'une discrimination fondée sur le handicap". Bien vu. Début octobre, la justice a donné raison à Alizée et a annulé la décision du préfet, considérant que ce dernier "n'aurait pas dû se fonder sur le seul avis du médecin inspecteur régional de la police nationale". Il ajoute que la requérante "est fondée à soutenir que sa pathologie n'est pas incompatible avec l'exercice des fonctions de gardien de la paix", puisqu'elle est devenue championne du monde de karaté en individuel, postérieurement à la découverte de son diabète. L'administration a deux mois pour faire appel de cette décision. Pensant à sa reconversion, Alizée s'est néanmoins détournée de la police. Soutenue par l'Association française des diabétiques (AFD), elle se démène pour faire avancer une législation de plus de 50 ans, qui s'applique également à la gendarmerie.  "La prise en charge de cette maladie a complètement changé", confirme Gérard Raymond, le président de l'AFD. La suppression de cette discrimination, qui frappe la gendarmerie, la police mais aussi les personnels volants, fait partie des engagements pris lors des Etats généraux du diabète et des personnes diabétiques, réunis en préalable à la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre. La situation est d'autant plus injuste qu'un gendarme ou un policier qui découvre son diabète alors qu'il était déjà en poste, peut conserver son emploi, rappelle lefigaro.fr.   Alizée est épaulée dans son entreprise par les Képis Pascalunes, une association caritative de gendarmes. [Avec lefigaro.fr]

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Claire FAUCHERY

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