Congrès Encéphale : une méta-analyse confirme l’efficacité des antidépresseurs

L’efficacité des antidépresseurs est variable. Néanmoins, tous font mieux que le placebo chez les patients adultes avec une dépression unipolaire.
L’efficacité des antidépresseurs a parfois été remise en question. Une méthode pour l’apprécier est d’entreprendre des méta-analyses en réseau, dans laquelle les effets des médicaments peuvent être évalués au vu de comparaisons indirectes. Par exemple, on jugera de l’activité respective de deux médicaments A et C, si on dispose des résultats d’essais randomisés ayant permis de les comparer tous deux à un médicament B.
Une méta-analyse de ce type, entreprise par l’équipe du Pr Andrea Cipriani (Université d’Oxford, Grande-Bretagne), a mesuré l’efficacité et l’acceptabilité respectives de 21 antidépresseurs de 1e ou 2e génération, utilisés chez des patients adultes avec un épisode dépressif unipolaire*. Fait original, "cette méta-analyse, qui avec 522 essais analysés et 116 477 patients inclus est la plus vaste jamais réalisée au monde, a pris en compte 86 essais non publiés et 15 études personnelles". Pour réaliser ce travail international, ces auteurs ont non seulement passé en revue les bases de données électroniques jusqu’au 8 janvier 2016, mais consulté les sites des autorités sanitaires (pour récupérer les données des essais non publiés qui pouvaient être négatifs), les registres et sites des industriels, ainsi que des revues scientifiques. Ont été exclus de l’analyse, les données concernant la dépression bipolaire, résistante, ou s’accompagnant de symptômes psychotiques, ou de comorbidités sévères. La durée moyenne du traitement était de 8 semaines et l’âge moyen des patients (dans 62,3 % des femmes) de 44 ans.
Des traitements bien acceptés
Tous les antidépresseurs se sont révélés plus efficaces (taux de réponses) que le placebo avec un odds ratio de 1,37 pour le moins bien classé d’entre eux : la réboxétine. Autre renseignement important, les antidépresseurs...
D’après la communication de A. Cipriani (Oxford), lors du congrès de l’Encéphale (Paris 23-25 janvier 2019).
*Cipriani A, et al. The Lancet, 2018 ; 391 : 1357-1366.
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