Quelle est la durée d’un Covid long ?

15/04/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Des données de la cohorte ComPaRe ont, pour la première fois, suivi l’évolution des différents symptômes persistants d’une infection Covid-19. Si les symptômes ont le plus souvent tendance à diminuer ou à se stabiliser au cours du temps, certains augmentent. Et ils sont généralement encore présents un an après la phase aigüe de l’infection. 

Les différentes études estiment entre 10 et 15% la proportion de patients infectés par le Sars-CoV-2 qui vont développer des symptômes persistants de la maladie. Les signes cliniques les plus fréquemment rapportés sont la fatigue, les céphalées, ainsi que des troubles de la concentration de type « brouillard mental ». Alors que ces « Covids longs » altèrent la vie quotidienne de nombreuses personnes, une équipe de chercheurs français (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris – APHP - et Université Paris Cité, coordonnés par le Dr Viet-Thi Tran) a voulu analyser plus précisément l’évolution au cours du temps de ces symptômes. Pour cela, ils ont étudié pendant un an les 53 symptômes du Covid long présents chez 968 patients issus de la cohorte ComPaRe ayant une infection confirmée biologiquement. Les participants présentaient au moins un symptôme ayant persisté 2 mois. « Ils pouvaient avoir rejoint la cohorte à n’importe quel moment de leur maladie (au moment de la maladie aigue, 6 mois après, etc.) », précise l’APHP dans un communiqué. Le suivi était assuré par questionnaire tous les 60 jours.  

Il en ressort que, ces symptômes persistent longtemps : 85% des patients qui avaient eu des symptômes persistants rapportaient encore des symptômes de Covid long au bout d’un an. Pour la moitié des symptômes étudiés (27/53), la prévalence diminuait progressivement au cours du temps. C’était notamment le cas de la toux, des troubles de l’odorat et des troubles du goût. « La prévalence de ce dernier symptôme passait, par exemple de 40% des patients avec un Covid long, 2 mois après le début de la maladie, à environ 20% des patients, 12 mois après le début de la maladie », détaille l’APHP. Dans d’autres cas (18/53 des symptômes étudiés) – c’était en particulier le cas de la fatigue -, la prévalence restait identique au cours du temps. Enfin, pour une proportion plus faible de symptômes (8/53, dont par exemple, la perte de cheveux), la prévalence augmentait au cours du temps, « signant l’apparition de nouvelles manifestations de la maladie ».  

Le rythme des symptômes et des « crises » des patients évoluait aussi au cours du temps, avec un espacement progressif. L’étude décrit par ailleurs l’impact majeur de ces symptômes persistants sur la vie quotidienne : un an après le début des symptômes, 60% des patients rapportaient un impact très important de la maladie sur leur vie personnelle, professionnelle et sociale. 

Il semble ainsi que les symptômes en rapport avec la phase aigüe de la maladie évoluent favorablement au cours du temps. En revanche, d’autres apparaissent ou persistent plus longtemps. Ils sont liés à d’autres mécanismes, immunologiques, psychosomatiques, ou encore inexpliqués. « De nouveaux travaux sont en cours au sein de la cohorte ComPaRe Covid long pour identifier des marqueurs (autant biologiques que cliniques) de l’évolution des patients vers une trajectoire de symptômes donnés », ajoute l’AP-HP. Dans cette optique, ComPaRe lance un appel à la participation à l’ensemble des patients souffrant de Covid long (que l’infection par le SARS-CoV2 soit confirmée ou non). Renseignements sur https://compare.aphp.fr .  

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