Traitement du Covid : autorisation du 1er antiviral oral, Paxlovid

24/01/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
La Haute Autorité de santé (HAS) a autorisé l’accès précoce au traitement nirmatrelvir/ritonavir (Paxlovid, laboratoire Pfizer) pour les patients adultes atteints de Covid-19 à risque d’évolution vers une forme grave, mais ne nécessitant pas d'oxygénothérapie. Ce traitement devrait arriver en médecine de ville dès la fin du mois. Il pourra être prescrit par les médecins généralistes. Ce traitement constitue un complément à la vaccination qui reste « le levier le plus efficace pour éviter les formes sévères », assure la HAS.
 

Paxlovid est un antiviral anti-Sars-CoV-2, le premier à obtenir le feu vert des autorités sanitaires. Il bloque la réplication virale en ciblant la protéase 3C-like. Son intérêt majeur, par rapport aux anticorps monoclonaux, est sa présentation sous forme de comprimés (2 comprimés de nirmatrelvir PF-07321332 et 1 comprimé de ritonavir) à prendre par voie orale deux fois par jour pendant cinq jours. Il est recommandé de l’administrer dès que possible après le diagnostic positif à la Covid-19 et au maximum dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait conclu à une balance bénéfice/risque favorable pour ce traitement. Son efficacité a, en effet, été évaluée à 85,2% (étude Epic-HR) sur le risque de progression vers une forme sévère de la Covid-19 (hospitalisation ou décès). De plus, « le mécanisme d’action du Paxlovid laisse espérer une efficacité maintenue sur les différents variants, y compris Omicron, affirme la HAS. Des données préliminaires in vitro suggèrent en effet que les variants préoccupants qui circulent actuellement sont sensibles au traitement ». Paxlovid présente cependant plusieurs contre-indications, en particulier chez les personnes en insuffisance hépatique ou rénale sévère (adaptation posologique en cas d’insuffisance rénale modérée), et pendant la grossesse. Il existe aussi de nombreuses interactions médicamenteuses, qui peuvent constituer soit une contre-indication, soit nécessiter un suivi rapproché. La HAS rappelle qu’en cas de contre-indication, le recours à l’anticorps monoclonal Xevudy est possible en curatif. En outre, le traitement prophylactique par anticorps monoclonaux Evusheld doit pouvoir être proposé aux patients éligibles. En parallèle de son autorisation, la HAS publie des Réponses rapides afin d’accompagner l’arrivée de ce traitement en médecine de ville. Elles rappellent, en particulier les conditions d’accès au traitement et les catégories de personnes éligibles : patients adultes sévèrement immunodéprimés ou présentant une pathologie à très haut risque de forme grave, quel que soit leur l’âge et leur statut vaccinal; patients de plus de 65 ans présentant des facteurs de risques de développer des formes graves, en particulier lorsque ces personnes ne sont pas ou pas complètement vaccinées.  

Vignette
Vignette

Les négociations conventionnelles entre les médecins et l'Assurance maladie doivent-elles reprendre?

Jerry Tulassan

Jerry Tulassan

Non

La négociation est une série d'entretiens, de démarches entreprises pour parvenir à un accord, pour conclure une affaire ou mettre... Lire plus

0 commentaire
7 débatteurs en ligne7 en ligne





La sélection de la rédaction

Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
1
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Rémunération
"La visite à domicile ne survivra pas à l’été" : le cri d'alarme de SOS Médecins
02/04/2024
13
Assistant médical
"Il faut arriver à transposer l'assistant médical dans une notion d'équipe": aux Rencontres d'AVECsanté...
03/04/2024
4
Neurologie
Syndrome de Guillain-Barré : une urgence diagnostique et thérapeutique
04/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17