Le confinement lié au COVID-19 a eu un effet favorable sur le contrôle glycémique des diabétiques de type 1 napolitains

21/09/2020 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

Afin de limiter l’expansion de la pandémie de COVID-19, un confinement a été imposé dans plusieurs pays avec des restrictions importantes sur toutes les activités extérieures et une limitation de l’accès aux consultations pour le diabète. Chez les diabétiques de type 1, le confinement a entraîné des modifications du style de vie, avec une restriction de l’activité physique, un stress et des changements dans l’alimentation dont on peut penser qu’ils ont altéré le contrôle glycémique. A l’inverse, le confinement a entraîné une vie plus régulière et un meilleur respect des horaires, en particulier de l’administration de l’insuline. Une équipe italienne a donc évalué l’impact du confinement sur le contrôle glycémique de 207 adultes italiens diabétiques de type 1 qui étaient suivis à la consultation de l’Université Federico II de Naples (1). Il s’agissait de 96 femmes et 211 hommes, d’âge moyen 38.4 ± 12.7 années dont 104 étaient sous multi-injections et 103 sous pompe à insuline. Ils ont comparé les contrôles glycémiques obtenus par surveillance continue du glucose interstitiel, avant et après le confinement. Au cours du confinement, le temps passé dans la cible a augmenté de manière significative dans l’ensemble de la cohorte et dans chacun des sous-groupes ainsi que dans les différents types d’insulinothérapie (multi-injections ou pompe à insuline) : globalement, il est passé de 55.6 ± 17.6 % du temps enregistré à 58.2 ± 18.1 % du temps enregistré (p = 0.002). La variabilité glycémique a également diminué de manière significative, passant de 35.9 ± 7 CV% à 34.7 ± 6.3 CV%, p = 0.001. Les changements les plus importants étaient relevés chez les patients les plus jeunes, chez les hommes et chez ceux qui utilisaient des multi-injections. Cette amélioration était liée à une réduction des hypoglycémies à moins de 3 mmol/l et à une réduction des hyperglycémies. Les questionnaires montraient que les patients faisaient moins d’exercice physique mais avaient des horaires de repas plus réguliers avec une consommation alimentaire supérieure et des grignotages plus fréquents. Ils se couchaient plus tard et se réveillaient plus tard. Les variations de l’activité physique durant le confinement étaient associées de manière significative et positive avec les variations du coefficient de variation du glucose. Cette étude montre donc que, durant le confinement, les patients diabétiques de type 1 napolitains ont amélioré leur contrôle glycémique, ce qui était un peu inattendu compte tenu de l’absence d’accès aux consultations externes même si les téléconsultations étaient réalisées et surtout du fait de la réduction de l’exercice physique. C’est certainement le style de vie plus régulier qui est à l’origine de cette amélioration.

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