Régimes alimentaires et mortalité : la qualité des macronutriments compte davantage que les proportions en glucides ou graisses

23/04/2020 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA

L’alimentation joue un rôle important en santé publique et une alimentation non optimale semble la première cause de décès et d’invalidité aux Etats-Unis. Chez la plupart des populations, les hydrates de carbone sont la première source d’énergie, apportant plus de 50 % de l’énergie globale. Les régimes populaires pour perdre du poids peuvent être soit pauvres en hydrates de carbone, soit pauvres en graisses et préviennent les pathologies chroniques mais leur lien avec la mortalité aux Etats-Unis n’est pas clair. Dans le cadre d’une étude de cohorte prospective, la US National Health and Nutrition Examination Survey, les données recueillies de 1999 à 2014 auprès d’un échantillon de 37 233 adultes âgés de plus de 20 ans ont été analysées. Les régimes des patients, obtenus par questionnaires, ont été classés selon qu’ils étaient pauvres en hydrates de carbone et pauvres en graisses et classés en fonction de scores dépendants du pourcentage de l’énergie totale consommée, soit selon le sous-type de glucides, de graisses ou de protéines (permettant d’établir des scores de bonne ou de mauvaise qualité nutritionnelle). L’âge moyen était de 49.7 ± 18.3 ans et 52.6 % des sujets étaient des femmes. Au cours des 297 768 personnesXannées de suivi, 4 866 décès sont survenus. Globalement, les scores des régimes pauvres en glucides et pauvres en lipides n’étaient pas associés à la mortalité globale. Les hazards ratios ajustés pour la mortalité totale par augmentation de 20 % des scores diététiques étaient de 1.07 (IC 95 % = 1.02 – 1.11, p = 0.01) pour les scores des régimes pauvres en hydrates de carbone de mauvaise qualité, de 0.91 (0.87 – 0.95, p < 0.001) pour les scores des régimes pauvres en glucides de bonne qualité, de 1.06 (1.01 – 1.12, p = 0.4) pour les scores pauvres en graisses de mauvaise qualité et de 0.89 (0.85 – 0.93, p < 0.001) pour les régimes pauvres en graisses de bonne qualité. Globalement, les régimes pauvres en hydrates de carbone ou pauvres en graisse ne sont donc pas associés à la mortalité globale. Cependant, les régimes pauvres en glucides et pauvres en graisses avec un mauvais score diététique sont associés à une mortalité supérieure alors que les régimes pauvres en hydrates de carbone et pauvres en lipides de bonne qualité diététique sont associés à une mortalité globale totale inférieure. En conclusion, c’est surtout la qualité et la source alimentaire des macronutriments qui est importante dans la mortalité plus que la quantité de glucides ou de lipides.

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