Une maladie auto-immune préexistante n’est pas une contre-indication formelle à une immunothérapie pour un cancer

25/01/2018 Par Pr Philippe Chanson
Cancérologie

L’immunothérapie du cancer (utilisant les immune checkpoint inhibitors) est associée à des effets secondaires en lien avec des phénomènes immunologiques et, de ce fait, souvent non recommandée chez les patients ayant des pathologies auto-immunes concomitantes à leur cancer du fait de l’intensité et de la fréquence de certaines toxicités.

De fait, beaucoup de patients ayant des pathologies auto-immunes ont été exclus des essais cliniques. Toutefois, l’utilisation de ces immunothérapies devient de plus en plus fréquente pour de plus en plus de types de cancers et il est donc important de connaître le rapport bénéfices/risques de l’utilisation de ces médicaments chez les patients ayant un cancer mais ayant une pathologie auto-immune préexistante. Pour ce faire, les auteurs de cette revue ont analysé tous les articles publiés sur le sujet, qu’il s’agisse de cas cliniques, de rapports de cas ou d’études d’observation décrivant des patients ayant un cancer et une pathologie auto-immune et qui ont reçu une immunothérapie. 123 patients dans 49 publications ont été identifiés. Les pathologies auto-immunes thyroïdiennes étaient la 3ème cause de pathologie préexistante par ordre de fréquence. 92 (75 %) ont eu une exacerbation des pathologies auto-immunes préexistantes, ont eu des effets secondaires d’ordre immunologiques ou ont eu les deux. Aucune différence dans les effets secondaires n’était observée chez les patients qui avaient une maladie auto-immune sous-jacente en comparaison de ceux qui avaient une pathologie auto-immune inactive. Les patients qui recevaient un traitement immunosuppresseur à l’initiation du traitement par immunothérapie semblaient avoir moins d’effets secondaires que ceux qui n’en recevaient pas. La plupart des exacerbations ou des effets secondaires immunologiques ont été traités par des corticoïdes. 16 % ont nécessité d’autres traitements immunosuppresseurs. Les effets secondaires se sont améliorés chez plus de la moitié des patients sans nécessité d’arrêter l’immunothérapie du cancer. Trois patients sont décédés d’effets secondaires. Une exacerbation ou l’apparition d’effets secondaires d’ordre immunologique chez les patients ayant des pathologies auto-immunes préexistantes et qui reçoivent une immunothérapie pour le cancer peuvent souvent être pris en charge sans arrêter l’immunothérapie, même si certains événements peuvent être sévères et fatals. Il est donc indispensable de mettre en place des études longitudinales prospectives afin d’établir l’incidence des événements secondaires et évaluer le rapport risques/bénéfices et les préférences des patients dans cette population.

La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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