La consommation d’aliments ultra-transformés influe sur le risque de cancer colorectal

03/10/2022 Par Pr Philippe Chanson
Cancérologie Endocrinologie-Métabolisme
Le cancer colorectal est la troisième cause la plus fréquente de cancer, aussi bien chez les hommes que chez les femmes aux Etats-Unis et la seconde cause de décès par cancer dans le monde.

L’alimentation est connue comme un facteur de risque modifiable important pour le cancer colorectal et un certain nombre d’études ont déjà montré qu’une consommation élevée d’aliments ultra-transformés était associée à un risque supérieur de différentes maladies chroniques. Cependant, peu d’études ont évalué l’association entre une alimentation ultra-transformée et le risque de cancer colorectal, ce qui a amené une équipe américaine à utiliser les données de 3 cohortes prospectives américaines importantes (Health Professionals Follow-up Study, Nurses’Health Study 1 et 2) pour tenter de répondre à la question. 3 216 cas de cancer colorectal (1 294 chez des hommes et 1 922 chez des femmes) ont été documentés au cours de 24 à 28 ans de suivi. En comparaison de ceux dans le quintile le plus bas de consommation d’aliments ultra-transformés, les hommes du quintile le plus élevé avaient un risque 29 % supérieur de développer un cancer colorectal (hazard ratio entre le quintile supérieur et le quintile inférieur = 1.29 ; IC 95 % = 1.08 à 1.53 ; p = 0.01) et l’association positive était limitée au cancer colique distal (72 % d’augmentation de risque ; hazard ratio = 1.72 ; 1.24 à 2.37 ; p < 0.001). Ces associations restaient significatives après ajustement pour l’indice de masse corporelle, les indicateurs de qualité nutritionnelle de l’alimentation (c’est-à-dire de type occidental ou en fonction des scores de qualité nutritionnelle). Il n’y avait pas d’association entre la consommation globale d’aliments ultra-transformés et le risque de cancer colorectal chez les femmes. Parmi les sous-groupes d’aliments ultra-transformés, une consommation supérieure de viande, de volaille et de poisson dans des produits prêts à consommer, la prise de boissons sucrées light chez les femmes et la consommation de plats prêts à consommer chez les femmes, étaient associés à une augmentation du risque de cancer colorectal. Les yaourts et les desserts à base de produits laitiers étaient en revanche associés de manière négative au risque de cancer colorectal chez les femmes (hazard ratio = 0.83 ; 0.71 à 0.97 ; p = 0.002). En conclusion, dans ces trois grandes études de cohorte prospective américaine, la consommation élevée d’aliments ultra-transformés chez les hommes et dans certains sous-groupes d’aliments ultra-transformés chez les hommes et chez les femmes est associée à une augmentation du risque de cancer colorectal. Il reste maintenant à comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles ces aliments ultra-transformés contribuent à la carcinogenèse colorectale.

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