Infections nosocomiales : renforcer la prévention des staphyloccoccies
Globalement, sur cette période, l’évolution reste favorable avec une diminution des cas d’IAS ayant entrainé un décès - de 11% à 4% - au cours de ces 10 années. Entre 2008 et 2012, on a comptabilisé en moyenne 103 signalements d’IAS avec décès ; puis, sur la période suivante, une diminution de près de 30% a été constatée, avec 80 signalements annuels. Cette mortalité provient principalement des services de réanimation (37%), suivi par la médecine (28%), la chirurgie (23%) et la néonatologie (10%). Les principales infections responsables sont des bactériémies (43%), pneumopathies (27%), infections digestives (18%), et infections de site opératoire (ISO) (12%).
Le principal germe en cause est le staphylococcus aureus (25%). Les bactériémies à staphylococcus aureus représentent ainsi 16% de l’ensemble de ces 986 signalements, avec une résistance à la méticilline dans 36% des cas. « Les populations fragiles, et en particulier les nouveau-nés, sont particulièrement touchés par ces bactériémies à S. aureus et concentrent les signalements de cas et de décès groupés », soulignent les auteurs de cette étude. Les IAS à staphylocoque doré sont associées à la présence d’un cathéter dans près d’un tiers des cas (31%), d’une endocardite (8%) ou de valves cardiaques prothétiques (6%). Les autres microorganismes en cause sont Ccostridium difficile (11%) et pseudomonas aeruginosa (11%). Dans 10% des signalements, plusieurs bactéries sont mises en cause. Enfin, une antibiorésistance a été relevée pour 24% des cas. Les auteurs concluent que « les décès attribuables à une IAS font rarement l’objet d’un signalement. Une étude spécifique serait nécessaire pour estimer leur nombre global annuel en France ». Les résultats de cette étude soulignent cependant « la nécessité de renforcer les efforts de prévention, en particulier en ce qui concerne les infections sur cathéter chez les populations fragiles ».
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