Endométriose : des recommandations pour limiter l’errance diagnostique
L’information des patientes est cœur de l’actualisation des recommandations sur l’endométriose qui vient d’être publiée par la Haute Autorité de santé (HAS) et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Ce document était nécessaire du fait d’une insuffisance de prise en charge de cette maladie, caractérisée par la migration de tissus de l’endomètre en dehors de l’utérus, mais dont les mécanismes restent encore inconnus.
Ainsi, il s’agit d’une "maladie mal repérée, avec une prise en charge insuffisamment coordonnée, entrainant un retard diagnostic et une errance des femmes", constate la HAS. La symptomatologie est variable, les patientes pouvant être asymptomatiques ou présenter des douleurs pelviennes chroniques, principalement pendant les règles, associés à des douleurs lors des rapports sexuels, ou la défécation, et des troubles urinaires, ainsi qu’une infertilité. Le diagnostic repose sur l’interrogatoire, l’examen clinique (gynécologique si possible), et une échographie pelvienne. Cependant, "en cas de discordance entre l’imagerie et les symptômes, il est nécessaire d’avoir recours à des examens plus spécialisés effectués par des praticiens référents : un examen pelvien orienté avec recherche d’une endométriose profonde, une échographie endovaginale ou une IRM pelvienne, précise la HAS.
La prise en charge thérapeutique, qui n’a lieu d’être qu’en cas de "symptômes avec un retentissement fonctionnel (douleurs, infertilité) ou lorsque la maladie affecte la vie quotidienne ou le fonctionnement d’un organe", repose en premier lieu sur la contraception œstro-progestative ou par système intra-utérin hormonal au lévonorgestrel. Les agonistes de GnRH sont des traitements de seconde intention. Et dans certaines situations, un traitement chirurgical peut être envisagé dans le cadre d’une concertation médico-chirurgicale. La HAS insiste sur "le souci permanent d’apporter une information complète aux patientes à chaque stade", "dans un contexte où l’inquiétude des patientes est fréquente". Les professionnels doivent "délivrer une information adaptée sur les alternatives thérapeutiques, les bénéfices et les risques attendus de chacun des traitements, le risque de récidive, et les enjeux de fertilité, dans un souci de prendre en compte les attentes et les préférences de la patiente. Avant tout acte chirurgical, la patiente doit être informée sur le déroulement de l’acte, son objectif, les inconvénients et les bénéfices escomptés, les possibles complications, les cicatrices et le déroulement de la convalescence", précise le texte. Un document à destination du grand public est en cours d’élaboration. La HAS souligne enfin sur la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire et coordonnée, surtout en cas d’infertilité. "Elle doit être individualisée en fonction des symptômes et des attentes des patientes", précise l’agence. Dans le but d’améliorer cette prise en charge et de réduire le retard de diagnostic, des "centres spécialisés de dépistage précoce et de prise en charge pluridisciplinaire de l’endométriose" sont expérimentés dans plusieurs structures hospitalières.
La sélection de la rédaction
Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?
Albert Dezetter
Non
A partir du moment où il entretient ses capacités professionnelles, le médecin âgé conservera sa capacité à prescrire pour lui-mêm... Lire plus