Le Collège de médecine générale dénonce "les idées folles" du rapport Vigier
Déplorant de s'être vu "décliner par deux fois" un rendez-vous avec le député Philippe Vigier, rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur l'accès aux soins, le Collège de médecine générale (CMG) démonte point par point le rapport rendu et avance ses propositions.
"Si un discours de sévérité sur la démographie médicale peut laisser croire à une politique courageuse, activiste et de proximité, le vrai courage est de s’attaquer à la réalité du problème et non de vendre des moyens inutiles voire dangereux", assène le CMG dans un communiqué diffusé ce mercredi 25 juillet. Dénonçant les idées reçues sur l'exercice des généralistes (ils travaillent moins qu'avant, ils sont responsables des recours injustifiés aux urgences…) le Collège oppose une fin de non-recevoir à une éventuelle coercition à l'installation, défendue par le rapporteur Philippe Vigier, car elle aurait de multiples "effets pervers": "déconventionnement des médecins voulant échapper à la contrainte", "augmentation de la valeur de la patientèle des médecins en zones dite "sur-dotée", "scission générationnelle entre les médecins", "fuite des médecins vers un exercice autre que les soins de ville", "diminution de l'attractivité de l'exercice de la médecine générale" et "suppression de la liberté de choix pour le patient".
Rappelant que la démographie médicale serait "en difficulté pendant encore 10 ans", le CMG insiste sur la nécessité d'"éduquer et réguler le recours au système à tous les niveaux". Et de citer les publicités contenant des "incitations systématiques à la consultation" (le fameux "parlez-en à votre médecin"), les généralistes qui augmentent "artificiellement leur taux de retouche" en demandant une consultation tous les mois pour renouvellement d'ordonnance à des patients sans antécédents particuliers ou encore les entreprises, assurances et autres écoles qui "surchargent les salles d'attente pour des certificats et autres documents administratifs inutiles". Enfin, le CMG recommande tout simplement "d'augmenter l'attractivité des conditions d'exercice", "non seulement du point de vue financier", mais aussi en "permettant de développer des solutions de secrétariat ou de modernisation des cabinets".
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