Dépakine : une association alerte sur un possible impact transgénérationnel
L'utilisation du valproate pendant la grossesse est connue pour augmenter le risque de malformations et de troubles du développement neurologique. Et l'Apesac et sa fondatrice, Marine Martin, alertent depuis plusieurs années sur ce risque de transmission entre générations. L’association a donc réalisé une étude, avec l’épidémiologiste Catherine Hill, sur 108 membres de l'association (provenant de 90 familles) qui avaient été exposés au valproate in utero (85 femmes et 23 hommes), ainsi que sur les 187 enfants qu’ils ont eus au total, et qui n’avaient pas été exposés au valproate.
Les analyses (réalisées sur des interrogatoires) ont montré que, parmi ces 187 enfants, 43 (23 %) présentaient des malformation (26 malformations de la main ou du pied ; 15 traits du visage dysmorphiques ; 10 malformations rénales/urologiques ; 6 spina bifida ; 4 malformations cardiaques ; 2 craniosynostoses ; 2 fentes labiale et palais). En outre, 82 (44 %) des enfants étaient atteints de troubles neurodéveloppementaux (63 comportements problématiques et autisme ; 41 troubles psychomoteurs ; 16 problèmes de langage ; 16 déficits de l'attention ; 5 retards mental). Seuls 88 enfants (47 %) n'avaient ni malformation ni troubles du développement. Les auteurs de l’étude concluent la nécessité de mener de nouvelles études sur le sujet, et d’informer les parents. « Jusqu'à présent, rien n'a été fait, les données recueillies par l'Apesac ont été méprisées par les autorités sanitaires », déplore l'association. « Ce mépris pour les victimes est insupportable », ajoute Mme Martin, principale lanceuse d'alerte sur la Dépakine.
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